Question de M. SOUFFRIN Paul (Moselle - C) publiée le 08/10/1987

M. Paul Souffrin rappelle à M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme l'intérêt pour la sidérurgie lorraine de réaliser le laminoir à couronnes et barres sur le site de Gandrange-Rombas. A ce jour, le directeur général d'Unimétal a confirmé la réalisation de la première tranche de transformation du train à fers marchands (le laminage sans torsion). La mission parlementaire de l'Assemblée nationale chargée d'étudier les problèmes de la sidérurgie n'a pu obtenir de la direction aucun engagement quant à l'achèvement de ce laminoir à couronnes et barres, à savoir la réalisation de la deuxième tranche (prise de fer pour grosses sections) et de la troisième tranche (petit fil). Il lui demande de lui préciser la position du Gouvernement sur ce dossier ; celle-ci doit être rendue publique, compte tenu des conséquences désastreuses possibles pour la sidérurgie lorraine du projet européen de réduction de 30 millions de tonnes des capacités de production.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 17/03/1988

Il convient tout d'abord de rappeler que le Gouvernement a donné une mission claire aux dirigeants d'Usinor-Sacilor : celle d'en faire une entreprise compétitive, capable d'assurer son avenir à long terme par un retour rapide à une situation bénéficiaire. Dans le cadre de cette orientation générale, la politique industrielle du groupe sidérurgique Usinor-Sacilor est définie et mise en oeuvre par son équipe dirigeante, elle-même placée sous l'autorité de son président, M. Francis Mer, qui a été nommé par le Gouvernement. En particulier, les décisions de lancement des investissements au sein des sociétés sidérurgiques sont de la compétence exclusive des responsables d'Usinor-Sacilor. De plus, compte tenu des règles communautaires acceptées par la France, le financement de ces investissements relève désormais uniquement de ces sociétés : depuis le 1er janvier 1986, les aides publiques à la sidérurgie sont en effet interdites dans la C.E.C.A., à l'exception de concours limités pour la recherche, la protection de l'environnement et la fermeture d'installations. S'agissant plus particulièrement des usines à produits longs en Lorraine, M. Francis Mer a lancé en juillet dernier un ensemble de mesures visant à faire des sites lorrains d'Unimétal, organisés autour de Gandrange, le pôle essentiel de la sidérurgie française des produits longs, ce qui confirme la vocation de la Lorraine dans ce secteur. Outre le plan de rationalisation de la filière fonte en Lorraine, dont l'enjeu économique est considérable (réduction potentielle des coûts estimée à plus de 500 millions de francs par an), le président d'Usinor-Sacilor a aussi décidé d'engager des investissements pour un montant global d'environ 500 millions de francs. En ce qui concerne plus précisément le train à fers marchands de Gandrange (T.F.M.), les commandes relatives à la première tranche des travaux, qui s'élèvent approximativement à 230 millions de francs, ont été passées. Cette première étape, qui consiste à mettre en place un ensemble de cages horizontales et verticales alternées pour faire du T.F.M. un train monoveine sans torsion doté d'une nouvelle sortie pour les couronnes, permettra d'améliorer la qualité des fabrications de cette installation et de réaliser ainsi une part essentielle de l'objectif visé par le projet initial de laminoir à couronnes et barres (L.C.B.). Il convient de souligner que ce choix offre la possibilité d'envisager la réalisation ultérieure des autres investissements qui faisaient partie du projet L.C.B. en fonction de l'évolution technique, commerciale et financière au sein d'Unimétal. Toutefois, dans l'esprit des principes généraux qui sous-tendent l'action du Gouvernement et qui sont rappelés précédemment, il n'entre pas dans la vocation des pouvoirs publics de se substituer aux dirigeants des entreprises sidérurgiques quant au contenu et au calendrier des investissements à réaliser. Il convient enfin de préciser que la modification du T.F.M. n'est qu'une partie d'un ensemble plus vaste qui comprend notamment trois investissements importants sur le plan de la compétitivité, à l'aciérie de Gandrange (doublement de la station d'affinage), à l'aciérie électrique de Neuves-Maisons (mise à niveau du train à fil) et sur le laminoir à rails et poutrelles de Hayange (amélioration de la qualité). C'est donc un programme industriel particulièrement important qui vient d'être lancé pour permettre à la sidérurgie lorraine des produits longs de retrouver rapidement un niveau de compétitivité satisfaisant.

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