Question de M. LONGEQUEUE Louis (Haute-Vienne - RPR) publiée le 24/09/1987

Dans l'article de l'hebdomadaire " Télé 7 jours ", la vedette principale d'un film du réalisateur anglais Geoffrey Reeve a déclaré qu'il y tenait le rôle du maire d'Oradour-sur-Glane " qui aurait provoqué le massacre en tuant deux soldats allemands ". Cette déclaration a suscité l'indignation légitime des familles des martyrs d'Oradour. Il serait en effet choquant qu'un film répande l'idée que les SS aient pu trouver un prétexte quelconque au massacre de 642 innocents, hommes, femmes et enfants. M. Louis Longequeue demande donc à M. le Premier ministre quelles mesures il lui est possible de prendre pour que cette page douloureuse de notre histoire nationale ne soit pas présentée de manière inexacte et tendancieuse.

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Transmise au ministère : Culture


Réponse du ministère : Culture publiée le 10/12/1987

Réponse. -Les conditions du tournage d'un film britannique intitulé " Souvenir ", comportant notamment l'évocation du massacre perpétré à Oradour-sur-Glane, ne permettent pas, en l'état actuel, de se prononcer d'une manière certaine sur la question de savoir si les circonstances de cet odieux événement y sont présentées d'une manière tendancieuse ou si la présentation est conforme à la vérité historique dont le respect est impérativement commandé par le souvenir des victimes. En effet, alors que la réglementation prévoit la délivrance d'une autorisation de tournage pour tout film étranger, réalisé en tout ou partie en France, l'administration n'a été saisie d'aucune demande pour le film considéré. L'émotion, parfaitement justifiée, de l'Association des victimes d'Oradour-sur-Glane a été provoquée par une interview donnée à un hebdomadaire par l'un des principaux comédiens du film, qui aurait déclaré que l'origine du massacre de la population de la cité serait à rechercher dans le fait que son maire aurait tué deux soldats allemands. Il est évident que toute présentation déformée des circonstances de ce terrible et douloureux événement doit être vigoureusement combattue. Des contacts ont été pris par les services du ministère de la culture et de la communication avec le producteur et réalisateur de ce film britannique pour obtenir que la version définitive soit conforme à la vérité historique. Si ces contacts ne devaient pas aboutir et si une exploitation en était envisagée en France, le ministre de la culture et de la communication utiliserait, sans préjudice des actions judiciaires susceptibles d'être engagées par l'Association nationale des familles des martyrs d'Oradour-sur-Glane, tous les moyens mis à la disposition par la législation sur le contrôle des films pour interdire la diffusion d'une oeuvre attentatoire au souvenir des victimes.

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