Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 24/09/1987

M.Paul Loridant interroge M. le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme, chargé du tourisme, sur les résultats de la saison touristique de l'été 1987. En effet, d'après les premières indications il semble que la saison ait été assez morose pour toutes les activités liées au tourisme. Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer ces résultats ; peur du terrorisme - instauration des visas - intempéries. Mais surtout, au cours de l'été, il a été constaté que l'écart entre le cours d'achat et le cours de vente dollar-monnaie locale dépassait 10 p. 100, ce qui représente un record, par rapport à d'autres pays d'Europe. Le coût des opérations de change en France réduit d'autant le pouvoir d'achat des touristes étrangers, une partie de leur consommation potentielle étant détournée au profit des banques. Il lui demande donc si ce phénomène affectant le marché des devises en France n'a pas été un élément dissuasif pour les touristes étrangers et en particulier les touristes nord-américains qui, en visite en Europe, choisissent d'autres pays que la France.

- page 1498


Réponse du ministère : Tourisme publiée le 10/05/1988

Réponse. -Le change manuel au guichet des banques n'est pas le seul mode de conversion utilisé par les étrangers pour régler leurs prestations achetées en France. Une part croissante des règlements s'effectue par l'intermédiaire de virements de compte à compte entre agences de voyages, en paiement soit de voyages organisés, soit de prestations individualisées réservées par l'intermédiaire d'une agence : la clientèle étrangère, extra-européenne notamment, a recours à ces prestations dans une proportion bien supérieure à la clientèle française. En outre, pour ce qui concerne les séjours isolés et les prestations payées sur place, le recours aux chèques de voyages et aux cartes bancaires désormais internationalement admises permet aux étrangers de régler directement leurs achats ou de se procurer des francs français directement auprès des banques, sans avoir à pratiquer le change manuel. Les taux de conversion pratiqués lors de ces opérations ne sont pas identiques à ceux affichés aux guichets des banques. Cependant les opérations de change manuel peuvent avoir une valeur symbolique pour les touristes étrangers. La réforme du change manuel en France, introduite par l'arrêté du 21 mai 1987, devrait remédier à la situation. Cet arrêté autorise en effet le développement d'une concurrence bénéfique entre banques et changeurs, puisque ces derniers pourront être désormais des commerçants inscrits au registre du commerce détenteurs d'un capital de 250 000 F ou des personnes physiques ayant obtenu une caution bancaire d'un montant équivalent. La multiplication du nombre des changeurs devrait ainsi permettre d'atténuer les écarts excessifs entre l'achat et la vente de devises ; lesquels subsisteraient néanmoins, bien que restreints, dans la mesure où ils constituent la seule rémunération du service rendu par le changeur.

- page 686

Page mise à jour le