Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 17/09/1987

M.Pierre-Christian Taittinger attire une nouvelle fois l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports sur l'insuffisance des efforts faits dans le domaine de la recherche en météorologie. Des phénomènes climatiques aussi étranges que graves ont été constatés au cours de cet été et ont provoqué des dégâts importants dans un pays où l'agro-alimentaire et le tourisme constituent des ressources primordiales. Une connaissance plus approfondie des évolutions climatiques, une meilleure prévision, peut-être demain des possibilités d'actions préventives, deviennent des impératifs.

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Transmise au ministère : Transports


Réponse du ministère : Transports publiée le 29/10/1987

Réponse. -La météorologie est une science en pleine évolution, qui bénéficie directement des progrès rapides de la technologie informatique et satellitaire. La direction de la Météorologie nationale (D.M.N.) s'est, depuis plusieurs années, fortement engagée dans une action systématique de modernisation de ses moyens d'observation et de ses outils de prévision. Le service de recherche de la direction de la Météorologie, l'établissement d'études et de recherches météorologiques (E.E.R.M.), a été et demeure le fer de lance de cette transformation, fournissant en particulier les outils nécessaires à la prévision météorologique. Dans ce domaine, des progrès très importants ont été réalisés pour la prévision à grande échelle. Les modèles numériques sur lesquels s'appuient ces prévisions bénéficient pleinement des puissances de calcul disponibles sur superordinateur (Cray II), et il est aujourd'hui possible de prévoir, avec un taux de réussite important, les grands mouvements de l'atmosphère jusqu'à quatre ou cinq jours à l'avance. C'est ainsi que les épisodes de grand froid et de neige que nous avons connus au début de l'année 1987, dans leurs grandes lignes, ont été prévus avec succès plusieurs jours à l'avance. La prévision de ces événements météorologiques de grande échelle n'est bien sûr pas suffisante ; l'usager a besoin d'une prévision adaptée à l'échelle locale, prenant en compte les phénomènes de petite échelle, qui, d'ailleurs, peuvent parfois atteindre des intensités considérables et avoir des conséquences catastrophiques. Là, deux approches sont possibles : I.- La prévision numérique de mésoéchelle, qui consiste à prévoir vingt-quatre heures et quarante-huit heures à l'avance les écoulements atmosphériques d'échelle fine (20 à 50 kilomètres). Dans ce domaine, les services de recherches de la Météorologie nationale occupent une position de leader reconnue sur le plan international. Un premier type de modèle est dèjà opérationnel, et des efforts de recherche très importants sont en cours pour l'améliorer. Les difficultés rencontrées sont de deux ordres : a) L'observation de l'atmosphère à échelle fine échappe aux réseaux traditionnels de stations d'observation météorologique. Seuls des systèmes combinés de stations automatiques, de radars et d'observations satellitaires peuvent permettre de fournir les données nécessaires à de tels modèles. Dans ce domaine, des efforts importants ont été accomplis : réseaux régionaux de stations automatiques ; réseaux de radars couvrant la presque totalité de l'Hexagone ; participation au programme européen Météosat et préparation de Météosat deuxième génération. Ces développements sont financièrement coûteux ; ainsi la contribution française au programme Météosat représente environ 10 p. 100 de l'ensemble du budget de la Météorologie nationale. b) Les puissances de calcul disponibles restent encore malgré tout limitées et, vraisemblab lement, la génération suivante de superordinateurs sera nécessaire pour atteindre les résolutions horizontales nécessaires : de 5 à 10 kilomètres. Enfin, une meilleure compréhension des phénomènes physiques en jeu est indispensable. Dans ce domaine, la D.M.N. a consenti un effort important d'investissement pour créer un outil puissant d'observation aéroportée, particulièrement adapté à l'observation des phénomènes météorologiques de petite échelle. Cet avion, developpé par l'E.E.R.M., sera prêt à participer, dès le mois d'octobre 1987, à la campagne internationale Fronts 87 sur l'étude fine des structures frontales. II.- La signalisation et la prévision à très court terme (quelques heures seulement) d'événements météorologiques majeurs : pluie, vent, orages, brouillard. Il s'agit là de mettre à la disposition du prévisionniste ou de l'usager, très rapidement, un ensemble d'imageries digitalisées : satellites, radars, précipitations... définissant la situation présente et les situations observées au cours des dernières heures. Une animation sur écran permet de définir le sens de l'évolution et de l'extrapoler pour les quelques heures à venir. Un tel outil opérationnel existe déjà, il s'appelle Météotel et a déjà prouvé son efficacité. Des développements importants sont à attendre dans ce domaine au cours des années à venir. ; frontales. II.- La signalisation et la prévision à très court terme (quelques heures seulement) d'événements météorologiques majeurs : pluie, vent, orages, brouillard. Il s'agit là de mettre à la disposition du prévisionniste ou de l'usager, très rapidement, un ensemble d'imageries digitalisées : satellites, radars, précipitations... définissant la situation présente et les situations observées au cours des dernières heures. Une animation sur écran permet de définir le sens de l'évolution et de l'extrapoler pour les quelques heures à venir. Un tel outil opérationnel existe déjà, il s'appelle Météotel et a déjà prouvé son efficacité. Des développements importants sont à attendre dans ce domaine au cours des années à venir.

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