Question de M. CLUZEL Jean (Allier - UC) publiée le 10/09/1987

M.Jean Cluzel attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports sur la prolifération des aménagements de carrefours avec îlots directionnels en bordure de ciment sur le réseau routier, notamment en rase campagne. Il estime que le nombre d'accidents dus à la présence de ces îlots en dur paraît s'être considérablement accru ces dernières années et que, si ceux-ci ont le mérite de canaliser la circulation en évitant notamment les collisions frontales, ils se révèlent dangereux par temps de brouillard, de pluie ou de neige, ou lorsqu'un automobiliste commet une erreur de pilotage. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les raisons qui s'opposent au remplacement des îlots directionnels en dur par des îlots peints au sol, qui existent déjà en de nombreux points du réseau routier français et qui donnent toute satisfaction sans présenter de risques. Il lui demande, en outre, de bien vouloir porter à sa connaissance les statistiques d'accidents de la route dus à la présence d'îlots directionnels en dur et d'îlots directionnels peints au sol.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 07/01/1988

Réponse. -Le nombre d'accidents imputés à l'implantation d'îlots en saillie ou aggravés par leur présence est extrêmement faible. Le S.E.T.R.A. a enregistré dans son fichier national pour 1986, 346 accidents de véhicules contre îlots dus à des causes diverses (ayant occasionné 18 tués, 117 blessés graves et 345 blessés légers). Survenus pour les 4/5 en milieu urbain, ils représentent 0,18 p. 100 du total des accidents et des victimes en 1986. Ces chiffres, restés globalement stables ces dernières années, ne conduisent pas à une remise en cause des îlots directionnels dont la fonction d'alerte, de guidage et de protection des usagers, puisqu'aménagés au droit des carrefours, reste essentielle. Il faut rappeler que ces îlots en saillie, matérialisés par l'utilisation d'éléments réflectorisés et par marquage au sol, sont parfaitement visibles de jour comme de nuit. Ils comportent des bordures basses chanfreinées d'une dizaine de centimètres de hauteur, donc franchissables. En revanche, les îlots peints ont pour inconvénient leur visibilité très diminuée par temps de pluie ou de brouillard et sont beaucoup moins dissuasifs au regard de manoeuvres interdites et dangereuses. Compte tenu de l'ensemble de ces raisons, il n'apparaît pas opportun de remettre en cause des équipements de sécurité appréciés par une large majorité d'usagers. Ils se révèlent beaucoup moins impliqués dans les accidents de la circulation que d'autres obstacles fixes situés notamment en bordures de chaussées (3 824 accidents, 941 tués contre arbres, 1 321 accidents et 201 tués contre des poteaux E.D.F.-P.T.T. en 1986).Toutefois, lorsque des problèmes ponctuels relatifs aux îlots en saillie se posent encore, les services locaux de l'équipement, après examen, procèdent à des aménagements rectificatifs dans les délais les plus brefs possible. En particulier et à titre d'exemple, une mauvaise perception d'îlots implantés sur la R.N 7, à la sortie Sud de Moulins a conduit à diverses rectifications et à la mise en place de l'éclairage de la zone. A cet effet, l'Etat a participé à hauteur de 350 kF au financement de cet aménagement, en 1987.

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