Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 10/09/1987

M.Paul Loridant interroge M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur la position de la France en matière d'importation d'hydrocarbures, notamment depuis l'aggravation récente des tensions dans le Golfe Persique et la recommandation faite par le Gouvernement aux compagnies pétrolières d'arrêter leurs importations de pétrole iranien. On peut douter à court terme de la portée réelle d'une telle recommandation. En effet, il se trouve que, de huitième pays fournisseur de la France l'an passé (avec 2,9 millions de tonnes, soit 11 p. 100 de nos approvisionnements en provenance du Moyen-Orient), l'Iran est remonté à la troisième place au premier semestre 1987 avec 3,1 millions de tonnes, derrière la Grande-Bretagne et l'Arabie Saoudite. Libéralisme oblige : les compagnies pétrolières sont libres d'acheter leur pétrole auprès des pays producteurs les moins chers. Effectivement, l'Iran a vendu durant la période considérée le baril de pétrole brut un dollar moins cher que les autres pays fournisseurs de la France. Les événements de cet été démontrent à l'évidence qu'il est bien difficile de concilier libéralisme économique, liberté de choix des entrepreneurs et défense des intérêts nationaux. En conséquence, il lui demande si cette déclaration ne participe pas une fois de plus du double langage du Gouvernement. Sans doute s'agit-il d'un voeu pieux destiné essentiellement à des fins de politique intérieure.

- page 1406


Réponse du ministère : Industrie publiée le 26/11/1987

Réponse. -Avec 11 p. 100 environ de nos approvisionnements, l'Iran a en effet été l'un des principaux fournisseurs de pétrole brut de la France au cours du premier semestre de cette année ; pour les sept premiers mois de l'année, l'Iran était même devenu la seconde source d'approvisionnement de la France en pétrole brut, il est vrai très loin derrière la Grande-Bretagne. Les prévisions d'importation réalisées par des raffineurs français montraient en outre que l'accroissement de la part de l'Iran dans l'approvisionnement pétrolier français devait se poursuivre au cours du second semestre. Cette situation devenait incompatible avec la détérioration de nos rapports avec l'Iran, qui avait abouti à la rupture des relations diplomatiques le 17 juillet. Le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme a donc recommandé, au début du mois d'août, aux sociétés pétrolières opérant en France de cesser de recevoir sur le territoire national du pétrole brut et des produits raffinés en provenance de l'Iran. Cette demande a été suivie d'effet. Il n'y a pas depuis lors d'importations de pétrole brut ou de produits raffinés iraniens.

- page 1880

Page mise à jour le