Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 06/08/1987

M.Albert Voilquin attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur un sondage récent, appelé " eurobaromètre ", effectué annuellement par la C.E.E. auprès de 12 000 personnes. Dans l'ensemble, les Européens, dont les Français, sont moins nombreux que l'an dernier à penser que la Communauté soit une bonne chose. Que compte faire le Gouvernement de la République pour remédier à un tel état d'esprit, au moment où se fait de plus en plus sentir, tout en conservant sa personnalité nationale, la nécessité de songer que 1992 est proche et que cette date doit être de plus en plus prise au sérieux par nos compatriotes.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 22/10/1987

Réponse. -Comme le relève l'honorable parlementaire, la dimension européenne est une composante de plus en plus déterminante pour notre avenir. Au moment où la Communauté engage un effort de réorganisation interne pour que son action soit à la fois plus efficace et plus adaptée aux nouvelles réalités économiques et sociales européennes, au moment aussi où l'établissement du marché intérieur doit conduire au décloisonnement complet des économies européennes et donner véritablement à l'Europe la dimension et les moyens dont disposent ses grands partenaires économiques, il est plus que jamais nécessaire que l'opinion européenne, et bien sûr la collectivité nationale, perçoive mieux l'importance des enjeux. Le Gouvernement est bien conscient que le caratère complexe des sujets en cause favorise, au moins dans un premier temps, leur traitement à un niveau technique. Il s'attache cependant avec résolution à expliquer aux Français l'importance des échéances. La célébration du 30e anniversaire de la signature du Traité de Rome a été, cette année, l'occasion, dans toute l'Europe, d'un vaste débat. Le Gouvernement, appuyé par l'action des médias et des partenaires économiques et sociaux, y a pris une part très active et contribué à faire mieux connaître l'action de la Communauté. Conscient, à cet égard, des dangers qu'il y aurait à bâtir une Europe centrée sur les seules questions économiques, le Gouvernement français a souhaité qu'un nouvel élan soit donné pour la mise en place d'une Europe de l'éducation et de la culture. Le " livre bleu " présenté cette année aux instances communautaires et à nos partenaires propose ainsi des actions concrètes visant à faire de l'Europe une réalité vécue par chacun des citoyens des Etats membres, et notamment les jeunes. Une telle prise de conscience de la place que tient aujourd'hui l'Europe est, à l'évidence, la condition indispensable, comme le souligne l'honorable parlementaire, pour que la France prépare efficacement l'échéance de 1992. L'établissement d'un marché intérieur appelle un effort sérieux d'adaptation et tous les Français doivent se mobiliser en ce sens. Le Gouvernement conduira donc son action de manière à associer pleinement la collectivité nationale aux décisions prises, qu'il s'agisse d'expliquer aux Français le contenu et les enjeux du projet ou de déterminer, en coordination avec ceux-là mêmes qu'elles concernent, les conditions des adaptations nécessaires.

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