Question de M. COLIN Jean (Essonne - UC) publiée le 23/07/1987

M.Jean Colin prenant acte des propos fort sages qu'il a tenus concernant l'origine des accidents graves sur les routes, accidents dus pour beaucoup aux excès de vitesse commis par les automobilistes, fait cependant remarquer à M. le ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports que, dans la publicité commerciale sur les véhicules automobiles, l'argument de la vitesse est utilisé au premier chef et de façon agressive, pour la vente, les performances en ce domaine étant présentées comme les qualités premières des voitures proposées et la possibilité d'atteindre aisément le 200 km/h sur route normale étant admis désormais comme un minimum. Il lui demande, dès lors, s'il ne serait pas souhaitable d'inviter les constructeurs à modérer sur ce point leur argumentation valorisante et à ne plus faire appel à cet instinct primaire et malsain qui pousse ainsi toujours à vouloir surpasser les autres véhicules, ce qui amène, comme on peut hélas . le constater, de véritables hécatombes sur nos routes.

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Réponse du ministère : Équipement publiée le 03/09/1987

Réponse. -L'utilisation dans la publicité des performances de vitesse des véhicules ne contribue effectivement pas à combattre le mythe de la vitesse comme affirmation de supériorité et de puissance individuelle, contraire aux objectifs de sécurité routière. C'est pourquoi les constructeurs se sont engagés par un protocole d'accord signé en avril 1984 et chaque année reconduit à ne plus avancer l'argument des vitesses dans leurs publicités. Si certaines publicités ne respectent pas les engagements pris, en revanche il faut noter une réelle évolution des arguments publicitaires utilisés dans la plupart des autres, qui correspond certainement à une évolution de la demande de la clientèle. De plus en plus l'amélioration de la sécurité, du confort et de la fiabilité des équipements est mis en avant dans les publicités des voitures particulières. En tout état de cause la précision " sur circuit " est obligatoirement apposée face à l'indication de la vitesse de pointe. Des progrès restent encore à accomplir et nécessitent une meilleure prise de conscience du public et des constructeurs, des objectifs de sécurité routière. Les pouvoirs publics quant à eux lancent régulièrement des campagnes d'information et de sensibilisation des conducteurs, pour inciter à une modération des comportements et à une évolution des mentalités, notamment en matière de vitesse.

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