Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 16/07/1987

M.Roland Courteau appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur la situation des élevages bovins français face à la chute des cours de la viande bovine. Ainsi, il lui rappelle qu'à la fin de 1986, selon les professionnels, les cours sont descendus à un niveau inférieur à ceux de 1982. L'année 1987 devant être, toujours selon les éleveurs, plus désastreuse que l'année 1986. Face à cette détérioration de leur situation, les éleveurs bovins souhaitent : le démantèlement total des montants compensatoires monétaires sur la viande bovine ; l'adaptation du mécanisme d'intervention résultant des accords du 16 décembre 1986, afin d'assurer un réel soutien du marché, par le rétablissement d'un prix d'achat à l'intervention et la réduction des délais de paiement à l'intervention. Il lui demande s'il entend intervenir auprès des autorités compétentes dans le sens souhaité par les professionnels.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 26/11/1987

Réponse. -Il faut tout d'abord souligner l'importance qu'a revêtue, pour l'élevage bovin, la négociation - conclue le 18 décembre 1986 - sur la réforme de l'organisation commune de marché portant pour l'essentiel sur les conditions de stockage public. L'avenir de la production française de jeunes bovins était particulièrement concerné, puisque 125 000 tonnes avaient été écoulées en 1986 grâce au stockage public, soit le tiers de la production française de ce type d'animaux. Le recours à l'intervention publique est plus restrictif depuis avril 1986. Son déclenchement dépend à la fois du niveau des prix de marché dans la Communauté et dans les Etats membres concernés, avec un rapprochement sensible entre le prix d'achat et le prix du marché. Les propositions initiales de la commission des communautés européennes visaient à la suppression à bref délai de l'intervention publique, mais la France a obtenu son maintien et son automaticité. Cette suppression radicale qui aurait introduit des risques très importants de baisses incontrôlées des prix de marché de la viande bovine dans la C.E.E., aggravés par les nouvelles mesures de réduction des quotas laitiers, ne pouvait en effet être acceptée par la France. En conséquence, la France a proposé que soit opéré un rapprochement du prix d'intervention et du prix du marché. Cette mesure ne limite pas autoritairement les volumes apportés à l'intervention, et donc protège au mieux nos marchés des quantités excédentaires de viande bovine qui y seront apportées en période d'abattage de vaches laitières. Ce rapprochement limite en outre des distorsions de concurrence existant dans la Communauté et issues de la pratique même de l'intervention dans certains Etats membres qui ne réservaient l'accès des achats publics qu'aux seules entreprises exportatrices. En ouvrant la voie à un meilleur équilibre entre l'offre et la demande dans le secteur de la viande bovine, l'ouverture d'une crise grave au sein de la C.E.E. a été ainsi évitée. Afin de pallier les conséquences immédiates, sur le revenu des producteurs, des mesures prises par la Communauté pour tenter de contenir le coût de soutien de la production de viande bovine, une prime spéciale d'un montant de 25 ECU, soit environ 190 francs par bovin mâle, a été mise en place à partir du 6 avril 1987. Cette prime est versée une fois dans la vie de chaque mâle, de plus de neuf mois, dans la limite de 50 têtes par année civile et par exploitation, avec une prise en compte, à titre dérogatoire, des animaux mâles de plus de six mois exportés vers l'Italie. De cette manière, environ 900 millions de francs seront versés en 1987 et 1988 aux éleveurs bovins français. En outre, pour prendre en compte les difficultés particulières supportées par les détenteurs de vaches allaitantes, la part communautaire de la prime à la vache allaitante a été augmentée de 10 ECU ce qui, ajouté aux conséquences positives des modifications de taux vert, aura pour effet de majorer d'environ 260 millions de francs la prime à la vache allaitante qui atteindra ainsi 1 milliard de francs pour la campagne 1987-1988. Les éleveurs bovins sont en outre préoccupés, à juste titre, par les distorsions de concurrence qui affectent leur compétitivité, notamment avec la République fédérale d'Allemagne. Il s'agit tout d'abord de la suppression des M.C.M. pour laquelle ma détermination a été sans faille et où les résultats obtenus ont aussi largement concerné la viande bovine. C'est ainsi que la France a obtenu pour elle-même et à compter du 5 janvier la suppression complète des M.C.M. créés lors du réaménagement monétaire d'Ootmarsum. La réévaluation de la monnaie allemande, le 12 janvier, avait de nouveau créé un M.C.M. négatif de 1,5 p. 100 avec un M.C.M. positif de 1,8 p. 100 du côté allemand. Mais, à compter du 30 juin, le M.C.M. positif allemand a été supprimé et le M.C.M. négatif français réduit à 1 p. 100. Pour l'avenir, il faut surtout souligner, d'une part, qu'il n'y aura plus de création de M.C.M. positifs qui favorisaient l'agriculture de nos concurrents européens. Les M.C.M. négatifs feront l'objet d'un démantèlement automatique conformément à notre demande constante depuis la mise en place du système monétaire européen en 1979. D'autre part, l'aide par la T.V.A. décidée à Fontainebleau en 1984 et qui crée des distorsions de concurrence au profit des producteurs d'outre-Rhin, sera supprimée à bonne date. Sur le plan national, une politique générale de modération des charges et des coûts de production a été menée avec des décisions prises pour l'essentiel en avril 1986 (abattement de T.V.A. sur le fioul...) ; en juillet 1986 (baisse des taux des prêts bonifiés avec notamment moins 1 p. 100 sur les prêts spéciaux d'élevage...) ; en décembre 1986 (prise en charge de 3 p. 100 des prêts non bonifiés et de 2 p. 100 des prêts aux jeunes agriculteurs...) ; et enfin, en juillet 1987 (poursuite des mesures de décembre 1986 et nouvelle baisse de 1 p. 100 sur les prêts spéciaux d'élevage...). Par ailleurs, des aides exceptionnelles ont été décidées en 1986 et ont donné lieu au premier semestre 1987 au versement de 524 millions de francs des producteurs bovins : 124 millions de francs destinés aux engraisseurs de taurillons et 400 millions de francs aux producteurs bovins spécialisés. Il faut enfin rappeler que d'importants programmes d'orientation de la production bénéficient du soutien de l'Etat : les aides structurelles aux places de jeunes bovins (200 MF chaque année), les conventions régionales (100 MF en 1987), les aides à la sélection (75 MF en 1987). Ces programmes encouragent l'accroissement de la productivité de l'élevage bovin, dont dépend bien en effet la compétitivité de la filière française, indispensable pour que le potentiel de notre pays se maintienne au premier rang européen. De plus, afin de mieux compenser les handicaps naturels, le Gouvernement se propose de majorer l'indemnité spéciale de montagne (I.S.M.) et de verser désormais cette aide pour les vaches allaitantes situées dans les zones défavorisées simples. Cette extension de l'I.S.M., d'un montant de 149 francs par unité de gros bovin (U.G.B.) concerne plus d'un million de vaches et se traduira à partir de 1988 par le versement d'environ 150 millions de francs par an au profit des éleveurs de ces zones défavorisées. Le Gouvernement a donc conscience des difficultés rencontrées par les producteurs de viande bovine, à la suite notamment de la mise en oeuvre, en 1984, de la politique de maîtrise de la production laitière. C'est pourquoi, aussi bien au niveau communautaire que national, tout un ensemble de mesures a été pris pour permettre aux producteurs bovins de passer ce cap difficile dans l'attente de l'assainissement du marché. Le déclenchement, le 31 août, d'une vaste opération de stockage privé communautaire sur les quartiers " avant " et " arrière " de mâles et de femelles a également contribué au soutien des cours. Ensuite, le passage du stockage public des quartiers " avant " sur les quartiers " arrière ", obtenu à la demande de la délégation française, et qui s'est effectué le 28 septembre, devrait permettre d'atténuer un ; complète des M.C.M. créés lors du réaménagement monétaire d'Ootmarsum. La réévaluation de la monnaie allemande, le 12 janvier, avait de nouveau créé un M.C.M. négatif de 1,5 p. 100 avec un M.C.M. positif de 1,8 p. 100 du côté allemand. Mais, à compter du 30 juin, le M.C.M. positif allemand a été supprimé et le M.C.M. négatif français réduit à 1 p. 100. Pour l'avenir, il faut surtout souligner, d'une part, qu'il n'y aura plus de création de M.C.M. positifs qui favorisaient l'agriculture de nos concurrents européens. Les M.C.M. négatifs feront l'objet d'un démantèlement automatique conformément à notre demande constante depuis la mise en place du système monétaire européen en 1979. D'autre part, l'aide par la T.V.A. décidée à Fontainebleau en 1984 et qui crée des distorsions de concurrence au profit des producteurs d'outre-Rhin, sera supprimée à bonne date. Sur le plan national, une politique générale de modération des charges et des coûts de production a été menée avec des décisions prises pour l'essentiel en avril 1986 (abattement de T.V.A. sur le fioul...) ; en juillet 1986 (baisse des taux des prêts bonifiés avec notamment moins 1 p. 100 sur les prêts spéciaux d'élevage...) ; en décembre 1986 (prise en charge de 3 p. 100 des prêts non bonifiés et de 2 p. 100 des prêts aux jeunes agriculteurs...) ; et enfin, en juillet 1987 (poursuite des mesures de décembre 1986 et nouvelle baisse de 1 p. 100 sur les prêts spéciaux d'élevage...). Par ailleurs, des aides exceptionnelles ont été décidées en 1986 et ont donné lieu au premier semestre 1987 au versement de 524 millions de francs des producteurs bovins : 124 millions de francs destinés aux engraisseurs de taurillons et 400 millions de francs aux producteurs bovins spécialisés. Il faut enfin rappeler que d'importants programmes d'orientation de la production bénéficient du soutien de l'Etat : les aides structurelles aux places de jeunes bovins (200 MF chaque année), les conventions régionales (100 MF en 1987), les aides à la sélection (75 MF en 1987). Ces programmes encouragent l'accroissement de la productivité de l'élevage bovin, dont dépend bien en effet la compétitivité de la filière française, indispensable pour que le potentiel de notre pays se maintienne au premier rang européen. De plus, afin de mieux compenser les handicaps naturels, le Gouvernement se propose de majorer l'indemnité spéciale de montagne (I.S.M.) et de verser désormais cette aide pour les vaches allaitantes situées dans les zones défavorisées simples. Cette extension de l'I.S.M., d'un montant de 149 francs par unité de gros bovin (U.G.B.) concerne plus d'un million de vaches et se traduira à partir de 1988 par le versement d'environ 150 millions de francs par an au profit des éleveurs de ces zones défavorisées. Le Gouvernement a donc conscience des difficultés rencontrées par les producteurs de viande bovine, à la suite notamment de la mise en oeuvre, en 1984, de la politique de maîtrise de la production laitière. C'est pourquoi, aussi bien au niveau communautaire que national, tout un ensemble de mesures a été pris pour permettre aux producteurs bovins de passer ce cap difficile dans l'attente de l'assainissement du marché. Le déclenchement, le 31 août, d'une vaste opération de stockage privé communautaire sur les quartiers " avant " et " arrière " de mâles et de femelles a également contribué au soutien des cours. Ensuite, le passage du stockage public des quartiers " avant " sur les quartiers " arrière ", obtenu à la demande de la délégation française, et qui s'est effectué le 28 septembre, devrait permettre d'atténuer un affaiblissement des prix en automne, période où les marchés sont toujours très chargés. ; affaiblissement des prix en automne, période où les marchés sont toujours très chargés.

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