Question de M. PONTILLON Robert (Hauts-de-Seine - SOC) publiée le 11/06/1987

M.Robert Pontillon appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, chargé du commerce extérieur, sur les médiocres performances enregistrées par les entreprises françaises sur le marché intérieur portugais par rapport à celles de leurs concurrentes allemandes ou néerlandaises. On constate en effet que le taux de couverture des exportations sur les importations avec ce pays s'est dégradé, entre 1985 et 1986, passant de 90 p. 100 à 80 p. 100, même si l'évolution des premiers mois de l'année 1987 laisse espérer une légère amélioration. Or le Portugal qui est entré officiellement dans le Marché commun depuis le 1er janvier 1986, et qui cherche à se moderniser rapidement, offre des perspectives intéressantes pour nos entreprises nationales dans des secteurs aussi variés que l'aéronautique, le bois, l'agro-alimentaire, l'automobile ou le tourisme. L'obstacle traditionnellement invoqué de la langue (qui est évident par exemple au Japon) ne peut ici être retenu, compte tenu de l'usage largement répandu de la langue française. En conséquence, il lui demande quelles sont, selon lui, les causes de cette situation préoccupante et si, le cas échéant, le Gouvernement envisage des mesures afin d'encourager les entreprises à s'implanter sur le marché portugais.

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Réponse du ministère : Commerce extérieur publiée le 30/07/1987

Réponse. -L'honorable parlementaire a appelé l'attention du ministre délégué, chargé du commerce extérieur sur les " médiocres performances " des entreprises françaises sur le marché portugais en lui demandant que lui soient précisées les causes de cette situation et les remèdes envisagés par le Gouvernement. Toutefois, force est de constater que les chiffres ne corroborent pas cette affirmation. En premier lieu, la France a augmenté sa part de marché en 1986 (10,06 p. 100 contre 8.05 p. 100 en 1985), ce qui lui permet de rester au 3e rang des fournisseurs portugais derrière la R.F.A., certes, (14,07 p. 100 mais très près de l'Espagne (10,9 p. 100). Les Pays-Bas augmentent leur part de marché (4,01 p. 100 contre 3,17 p. 100 en 1985) mais restent loin derrière la France. Les statistiques portugaises montrent que nous avons fait presque aussi bien que nos partenaires du Marché commun. Elles font apparaître une augmentation de 36,2 p. 100 des importations portugaises en provenance de la C.E.E. et un accroissement de 33,1 p. 100 des importations en provenance de France. En second lieu, il est nécessaire d'atténuer les aspects négatifs qui apparaissent à la lecture des résultats globaux de nos échanges commerciaux. En effet, l'augmentation de notre déficit avec le Portugal en 1986 (1 082 MF contre 642 MF en 1985 ; avec un taux de couverture ramené de 90 à 86 p. 100) est uniquement due à la chute de 63 p. 100 de nos exportations de produits pétroliers raffinés, poste qui, avec 1 003 MF, avait représenté 16,3 p. 100 de nos ventes en 1985. Or les ventes de ces produits ont toujours évolué en dents de scie. Elles dépendent d'un nombre très réduit de décideurs d'une part et de l'évolution des prix sur le marché d'autre part, et ne sont donc pas, en valeur, un indice valable de notre effort sur ce marché. Hors produits énergétiques, notre déficit commercial avec le Portugal s'est au contraire réduit de 225 MF en 1986 grâce à l'amélioration de nos balances agro-alimentaire (37 MF) et industrielle (188 MF). Nos ventes de biens d'équipement professionnel ont augmenté de 21,7 p. 100, celles de biens de consommation de 37,3 p. 100, celles de voitures particulières de 25,5 p. 100, celles de pièces détachées pour automobiles de 36,6 p. 100. De plus, deux affaires importantes sont venues à leur terme : la première est celle de la commutation digitale où, grâce à l'accord avec I.T.T., la C.G.E. partage avec Siemens la responsabilité de la moitié du marché et prend la gestion de Standard Electrica. Il faut noter également l'intervention du fonds d'ingénierie qui a facilité la passation à la société Pharmex du contrat d'informatisation de la gestion de l'ensemble des officines pharmaceutiques portugaises. A noter enfin une intervention du fonds d'ingéniérie qui a facilité la passation à la société Pharmex du contrat d'informatisation de la gestion de l'ensemble des officines pharmaceutiques portugaises. Enfin les résultats sur les quatre premiers mois de 1987 sont très encourageants puisque, comparativement à la même période de 1986, notre déficit s'est réduit de 304 MF et n'est plus que de 156 MF ; notre taux de couverture gagnant 13 points et s'établissant à 95 p. 100. Cette évolution favorable est due à une hausse de nos exportations supérieure à celle de nos importations (49,5 p. 100 contre 28.1 p. 100). En effet, nous enregistrons un renversement de tendance dans le secteur agro-alimentaire : nous passons d'un déficit de 60 MF à un excédent de 215 MF. Notre déficit industriel se contracte de 130 MF et n'est plus que de 400 MF. Nos exportations de biens d'équipement professionnel ont progressé de 53,5 p. 100 ; celles de biens de consommation de 55,1 p. 100, celles de voitures particulières de 91,5 p. 100 et celles de pièces détachées pour automobiles de 34 p. 100. Les premiers résultats de 1987 nous permettent donc d'espérer une nouvelle amélioration de notre balance commerciale avec le Portugal, et afin de mieux répondre aux besoins des entreprises françaises, il convient de souligner la réorganisation du poste d'expansion économique de Lisbonne. Le secteur de la promotion commerciale a été renforcé et l'informatisation du poste a débuté fin 1986. ; plus que de 400 MF. Nos exportations de biens d'équipement professionnel ont progressé de 53,5 p. 100 ; celles de biens de consommation de 55,1 p. 100, celles de voitures particulières de 91,5 p. 100 et celles de pièces détachées pour automobiles de 34 p. 100. Les premiers résultats de 1987 nous permettent donc d'espérer une nouvelle amélioration de notre balance commerciale avec le Portugal, et afin de mieux répondre aux besoins des entreprises françaises, il convient de souligner la réorganisation du poste d'expansion économique de Lisbonne. Le secteur de la promotion commerciale a été renforcé et l'informatisation du poste a débuté fin 1986.

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