Question de M. SOUVET Louis (Doubs - RPR) publiée le 11/06/1987

Dans la perspective de l'ouverture du grand marché unique intérieur européen, M.Louis Souvet demande à Mme le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé de l'enseignement, si un développement de l'enseignement des langues étrangères est prévu. En effet, du fait même qu'un Français aura dès le 1er janvier 1993 la possibilité d'aller s'installer dans un pays de la Communauté, une bonne connaissance de la langue de ce pays lui sera nécessaire. Il en va de même dans les domaines du commerce, de l'industrie ou plus généralement dans toutes les activités professionnelles. Bien posséder la langue de son interlocuteur étranger étant considéré comme un atout supplémentaire, ne lui apparaît-il pas opportun de prévoir une plage horaire réservée aux langues plus importante dans les emplois du temps des élèves et de favoriser les échanges linguistiques avec les autres pays, notamment en instaurant un échange entre lycées ou collèges français et étrangers. Il la remercie de la réponse qu'elle voudra bien lui réserver.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 01/10/1987

Réponse. -La mise en circulation de l'acte unique européen qui, dès 1993, va permettre la libre circulation des personnes au sein des Etats membres de la communauté européenne, implique qu'un effort particulier soit consenti pour l'enseignement des langues utilisées dans les pays concernés. La France en est consciente depuis longtemps, qui a présenté à Bruxelles une recommandation adoptée par le Conseil et les ministres de l'éducation réunis au sein du Conseil le 4 juin 1984, visant à permettre l'apprentissage de deux langues vivantes étrangères tout au long de la scolarité obligatoire et à encourager la diversification des langues enseignées, notamment des langues les moins parlées. Elle s'attache à respecter la lettre et l'esprit de cette recommandation. C'est pourquoi le danois et le grec moderne ont été inscrits récemment parmi les langues susceptibles d'être choisies comme première ou deuxième langue au baccalauréat. Cette mesure permet à toutes les lang ues de la Communauté de faire l'objet d'une épreuve à cet examen. Parallèlement, le ministère de l'éducation nationale s'efforce de favoriser l'enseignement à caractère international, notamment sous les trois formes suivantes : 1° augmentation du nombre de sections internationales bilingues dans les établissements nationaux ; 2° enseignement précoce de l'allemand ; 3° développement des sections bilingues dans les lycées et collèges. S'agissant des échanges, la France a mis à l'étude le " projet Montaigne " dont le but est d'étendre les échanges d'élèves existant déjà et de les structurer autour de thèmes de travail définis entre établissements partenaires de façon à dépasser la dimension purement linguistique. Enfin, les séjours individuels d'élèves dans des établissements étrangers doivent être encouragés par la reconnaissance dans le pays d'origine de la scolarité suivie dans un pays partenaire. Ces quelques indications montrent bien tout le prix que le ministère de l'éducation nationale attache à une formation résolument orientée vers l'Europe dans la perspective de 1992.

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