Question de M. CLUZEL Jean (Allier - UC) publiée le 19/02/1987

M.Jean Cluzel attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la francophonie, sur les difficultés grandissantes qu'éprouvent les chercheurs et universitaires français à faire publier leurs travaux en langue française par des périodiques scientifiques, français et étrangers. Cette situation paraît préoccupante pour la défense de la culture et de la langue françaises. Il lui demande quelle disposition il compte prendre pour arrêter ce phénomène et encourager les journaux qui acceptent de publier en langue française ou en version bilingue.

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Réponse du ministère : Francophonie publiée le 09/07/1987

Réponse. -La question posée se réfère à une situation qui a retenu toute l'attention du secrétariat d'Etat ; celui-ci a d'ailleurs procédé à une analyse approfondie des différents facteurs concourant à ce regrettable état de fait. Il s'agit, en réalité, d'un domaine complexe où se cumulent les attitudes personnelles et les habitudes sociologiques d'une manière qui n'est cependant pas uniforme selon les milieux considérés. Une première réaction a pu être enregistrée grâce à l'action des associations professionnelles qui regroupent, par branches d'activités, de plus en plus de spécialistes francophones dans des domaines aussi variés que ceux du droit, de la médecine, des ingénieurs, des experts comptables, etc. Cet axe paraît tout à fait positif pour offrir à la science et aux techniques d'expression française un cadre approprié qui les situe au plan international à un niveau approprié. Mais il convient, parallèlement, d'engager un effort particulier sur deux plans complémentaires : celui de la diffusion de la presse française spécialisée à l'étranger qui requiert un soutien accru par une concertation interministérielle que le secrétariat d'Etat s'applique à instaurer ; et celui de la traduction et de l'interprétariat auquel plusieurs colloques ont été ou vont être particulièrement consacrés, notamment par l'A.U.P.E.L.F. en juillet prochain. Cette réflexion sera également traduite en mesures concrètes lors de la réunion à Paris, fin juin, d'une conférence sur la place du français dans les organisations et les réunions internationales que le secrétariat d'Etat a initiées avec le concours du ministère des affaires étrangères, pour faire suite à une recommandation des chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Paris en février 1986. Comme on le voit, ce problème délicat ne peut recevoir de suite uniforme mais toute une série de démarches sont en cours pour redonner à la communauté scientifique française une audience réellement internationale dans notre langue.

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