Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - U.R.E.I.) publiée le 12/02/1987

M. José Balarello demande à M. le Premier ministre ce qu'il pense de la lettre qui lui a été adressée par la C.F.D.T. demandant l'arrêt du développement de nouveaux contrats et de la mise en service de surgénérateurs ainsi que de la construction de nouvelles centrales nucléaires. Ces propositions ne lui semblent-t-elles pas dangereuses pour notre industrie nucléaire dont le savoir-faire est internationalement reconnu, et en tout état de cause quelles sont les lignes de force du nucléaire civil en France.

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Transmise au ministère : Industrie


Réponse du ministère : Industrie publiée le 25/06/1987

Réponse. -Le secrétaire général de la C.F.D.T. a fait part, le 12 février 1987, des propositions de son organisation syndicale pour orienter la politique énergétique de notre pays, préconisant notamment l'arrêt de nouvelles commandes de centrales nucléaires et l'arrêt du développement des surgénérateurs. Les perspectives actuelles d'évolution des consommations d'électricité ne peuvent qu'inciter à poursuivre la réduction des nouvelles commandes de centrales nucléaires. En effet, la surestimation passée des consommations a conduit à des commandes trop importantes par rapport à ce qui apparaît aujourd'hui nécessaire. Il convient de rappeler que, en 1980, la consommation française d'électricité estimée pour 1990 était de 25 p. 100 supérieure à celle prévue aujourd'hui. Ainsi, d'un strict point de vue énergétique, il serait concevable de n'engager aucune nouvelle tranche nucléaire pendant quelques années. Il importe toutefois de maintenir un outil industriel dont les performances techniques et économiques sont reconnues mondialement. Cette considération conduit à retenir un niveau d'engagement minimum que le gouvernement précédent évaluait en décembre 1985 à une tranche par an de 1986 à 1989, et dont l'actuel estime qu'il s'agit là du rythme maximum possible. En revanche, il ne peut être question d'abandonner totalement les commandes nucléaires pour les raisons invoquées par la C.F.D.T. : il faut se garder d'adopter une position doctrinale sur le nucléaire ; celui-ci ne s'imposera que si, compte tenu des mesures nécessaires pour en assurer la sûreté, il reste rentable par rapport à d'autres formes d'énergie. C'est le cas actuellement dans notre pays pour la production d'énergie électrique destinée à des utilisations de longue durée. Le problème de la filière surgénératrice doit être abordé de façon pragmatique. Contrairement aux prévisions faites il y a dix ans, le marché de l'uranium est moins tendu qu'on ne pouvait le craindre, en particulier du fait d'un développement moindre de l'énergie nucléaire. La nécessité de construire une filière surgénératrice n'est donc plus aussi pressante qu'alors.

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