Question de M. JUNG Louis (Bas-Rhin - UC) publiée le 18/12/1986

M. Louis Jung demande à M. le ministre des affaires étrangères quelles initiatives compte prendre le Gouvernement français pour parvenir à abolir la résolution n° 3379 (XXX) du 10 novembre 1975 des Nations unies assimilant le sionisme au racisme. Il considère que les calomnies dont le sionisme est l'objet, et dont le vote de 1975 des Nations unies est un exemple caractéristique et des plus condamnables, dissimulent mal un antisémitisme à peine camouflé. Il demande que la France contribue à mettre fin aux opérations de désinformation qui se déroulent de par le monde sur ce thème et que la véritable signification historique du sionisme soit mise en pleine lumière.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 19/02/1987

Réponse. -Comme il l'a récemment indiqué à M. Georges Mesmin et à M. André Durr, députés, le Gouvernement tient à rappeler à l'honorable parlementaire que la France a voté contre la résolution n° 3379 de la 30e assemblée générale des Nations unies, assimilant le sionisme au racisme. La déclaration faite, à cette occasion, par notre représentant aux Nations unies a clairement montré la réprobation de la France à l'égard de cette initiative. La France attache le plus grand prix à la lutte contre le racisme et contre la discrimination raciale. C'est pourquoi elle participe aux activités entreprises par les Nations unies dans ce domaine, mais à condition qu'elles ne soient pas détournées de leur objet par des assimilations que nous n'acceptons pas. Telle est la règle que nous nous sommes fixée et qui a dicté notre conduite à l'égard des deux décennies de la lutte contre le racisme aux Nations unies. Ainsi, en 1978, la France, avec ses partenaires européens et certains pays occidentaux a quitté, avant la fin de ses travaux, la première conférence mondiale de la lutte contre le racisme lorsqu'y ont été adoptés deux paragraphes de la déclaration finale qui accusaient Israël de pratiquer une politique de discrimination raciale et condamnaient les relations entre " l'Etat sioniste d'Israël et le régime raciste d'Afrique du Sud ". Dans le même esprit, la France, ainsi que la plupart de ses partenaires occidentaux, s'est prononcée, en 1983, contre deux paragraphes de la déclaration finale de la deuxième conférence mondiale de la lutte contre le racisme, qui, bien que rédigés en des termes plus nuancés, n'en demeuraient pas moins inacceptables sur le fond. Nous nous sommes, en outre, prononcés contre l'ensemble de cette déclaration. Grâce à cette attitude de fermeté, adoptée par la France et la plupart des pays occidentaux, l'assemblée générale des Nations unies n'a plus eu à connaître de textes reprenant les termes de la résolution n° 3379. Si une nouvelle initiative devait être prise, l'honorable parlementaire peut être assuré que, fidèle à ses traditions, la France agirait conformément à la ligne qu'elle s'est fixée depuis lors.

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