Question de M. MASSERET Jean-Pierre (Moselle - SOC) publiée le 04/12/1986

M. Jean-Pierre Masseret expose M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme que la conférence mondiale de l'énergie qui s'est tenue récemment à Cannes a démontré que le charbon serait l'énergie principale du siècle prochain : conviction qui ne paraît pas partagée par le Gouvernement. Aussi, pour défendre nos intérêts nationaux et valoriser notre supériorité technologique en la matière, il est indispensable qu'un certain nombre de décisions soient rapidement prises ; celles-ci devraient concerner tout particulièrement les H.B.L. si l'on se réfère à la réalité économique et technique que recouvre ce bassin ; 1) l'engagement des dépenses vitales à sa survie ; le puits d'aération ouest à La Houve, les ravals des puits de Reumau et Cuvellette. Il s'agit d'investissements de sécurité indispensables à la poursuite de l'activité. Un refus, qui condamnerait le bassin à moyen terme, serait d'autant plus injustifié que la direction des H.B.L. a strictement appliqué le plan interne approuvé par les pouvoirs publics ; 2) la construction d'une centrale thermique selon la technique du " lit fluidisé " doit permettre de concrétiser la supériorité technique des houillères et de proposer aux pays utilisateurs de charbon du XXIe siècle une réalisation exemplaire et attrayante. Cet investissement constituerait une ouverture industrielle, source de devises. Son montant pourrait être partagé entre les H.B.L. et d'autres industries concernées directement par cette réalisation et sa diffusion à l'étranger. Il lui demande de lui indiquer si le Gouvernement entend prendre les décisions qui s'imposent et qui vont dans le sens de la réalité industrielle approuvée par le monde scientifique.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 07/05/1987

Réponse. -Le charbon est une énergie d'avenir parce qu'il existe de nombreux gisements dans le monde qui peuvent être exploités dans des conditions économiques très compétitives. Tel n'est malheureusement pas le cas de la plupart des gisements français dont les caractéristiques géologiques sont souvent défavorables et ne permettent pas une exploitation dans des conditions économiques et humaines acceptables. Aussi, afin d'être encore sur le marché charbonnier dans les prochaines décennies, les charbonnages de France doivent concentrer leurs moyens sur les exploitations offrant des perspectives de compétitivité à long terme. Les pouvoirs publics sont par ailleurs très attachés à la modernisation de l'outil de production du bassin lorrain. C'est la raison pour laquelle ils viennent d'autoriser les investissements nécessaires à la réalisation du puits d'aérage de La Houve et des ravals des puits de Merlebach et de Cuvelette qui concernent les gisements les plus riches. La construction d'une centrale thermique à lit fluidisé évoquée correspond au projet de rénovation du groupe IV de la centrale Emile-Huchet qui suppose un investissement de plus de 400 millions de francs. Il s'agit d'une technique apte à brûler une très grande variété de charbons tout en respectant de strictes exigences de protection de l'environnement. La réalisation de cette centrale pourrait par ailleurs constituer une référence à l'exportation pour les industriels français. Cet investissement engendrerait au cours des prochaines années des recettes limitées par le faible niveau des prix de l'énergie et par la capacité du parc de production d'électricité. Les houillères de Lorraine, qui doivent prioritairement redresser leur situation financière notamment par la maîtrise de leur endettement, ne peuvent supporter seules le coût de cet investissement. Sa réalisation suppose effectivement la mise au point d'un plan de financement assurant le concours de différents partenaires et notamment des industriels concernés.

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