Question de M. ROUVIÈRE André (Gard - SOC) publiée le 04/12/1986

M. André Rouvière attire l'attention de M. le Premier ministre sur le retard que prend l'Europe dans la fabrication des semi-conducteurs, dans l'optique électronique, les biotechnologies. Il lui demande quelle est la position de la France dans ces secteurs industriels : 1° par rapport aux pays européens ; 2° par rapport à l'industrie mondiale . - Question transmise à M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 14/05/1987

Réponse. -En ce qui concerne la fabrication des composants semi-conducteurs, il convient de noter que dans un contexte particulièrement difficile depuis 1985, la situation française présente les caractéristiques générales de la situation européenne, c'est-à-dire un marché peu dynamique, une balance commerciale déficitaire et une certaine faiblesse dans la maîtrise des techniques de fabrication en grande série. Le marché français représente 3 à 4 p. 100 du marché mondial, soit 18 p. 100 du marché européen. En France, la pénétration de l'électronique dans les produits traditionnels est plus faible qu'en R.F.A. (30 p. 100 du marché européen) ou en Grande-Bretagne (22 p. 100) dont les industries informatique et électronique sont plus développées. Une action spécifique des pouvoirs publics en faveur des P.M.E. (programme Puce) a été initialisée en 1984 pour combler ce retard. La France, comme l'Europe, éprouve des difficultés à équilibrer sa balance commerciale en semi-conducteurs, malgré les efforts notables de rattrapage technologique, d'innovation en produits et d'approche commerciale. Ce retard est en passe d'être comblé, grâce aux efforts des industriels et des laboratoires publics (C.N.E.T.-C.N.S. et C.E.A.-L.E.T.I.). En revanche, la dépendance subsiste en ce qui concerne les matériels de fabrication les plus évolués, malgré les succès de quelques P.M.E. soutenues par les pouvoirs publics. La situation est également préoccupante pour les circuits les plus avancés, tels que les microprocesseurs 32 bits. Dans ces deux cas, la situation européenne est très proche. Le manque de maîtrise constaté dans la technique de fabrication en grandes séries est une caractéristique propre à l'ensemble du marché occidental. La force des Japonais, et, de plus en plus, des Coréens, réside justement dans cette capacité de production de masse avec un fort niveau de qualité. Sur le marché des semi-conducteurs, seules quatre sociétés européennes figurent parmi les vingt premiers mondiaux en 1985 : Philips (6e), Siemens (15e), Thomson (17e) et S.G.S. (20e). En France, Thomson - qui affiche l'objectif ambitieux de remonter à la dixième place d'ici à 1990 - a réalisé avec le rachat de l'Américain Mostek une opération avantageuse, mais aura du mal à rester présent sur l'ensemble des produits de la gamme. Matra Harris semi-conducteurs, de taille nettement plus modeste puisqu'il n'est que le dixième européen, doit essayer de se maintenir sur un marché moins large, de haut de gamme. L'un et l'autre recherchent des alliances, en particulier en Europe. Les autres producteurs non captifs opérant en France (R.T.C., S.G.S., Motoola et Texas Instruments) ont des compétences spécifiques, liées à la stratégie globale des groupes auxquels ils appartiennent. Dans un contexte mondial où les jeux se font de plus en plus entre les deux grands (U.S.A. et Japon), l'Europe en tant que telle doit continuer à faire entendre sa voix. En effet, la disponibilité - et pas seulement la performance - des équipements électroniques passe de plus en plus par la maîtrise de la fabrication des composants clés qui les composent. S'agissant des composants opto-électroniques, les chiffres d'affaires des principales sociétés européennes, tous composants confondus dans ce secteur d'activité, restent encore faibles. L'industrie française fabrique la plupart des composants à usage général (voyants, afficheurs, infrarouge, photocoupleurs) et à usage professionnel ou militaire avec une seule exception notable, les lasers pour application grand public comme le disque compact. En ce qui concerne les composants pour vidéocommunications, des études ont été menées en France, mais aucune production n'existe sur le territoire national. La situation est comparable dans les autres pays d'Europe. Les biotechnologies, de leur côté, ne constituent pas un secteur industriel comme l'est devenu le domaine des semi-conducteurs. Il s'agit en fait d'un faisceau de sciences et techniques du vivant qui a récemment débouché, grâce à des découvertes fondamentales, sur quelques familles de techniques très avancées, quoique s'appuyant parfois sur des techniques très anciennes, utilisées pour fabriquer une grande variété de produits dans les secteurs, principalement, de la santé et de l'alimentation. Une comparaison entre la France et le reste du monde, notamment l'Europe, n'est donc pas possible. Seule la comparaison des industries d'applications actuelles ou futures peut être faite, mais celle-ci est sans rapport, au moins pour le moment, avec le degré de développement des biotechnologies ; la position de la France y est bonne en chimie, pharmacie et agro-alimentaire. ; ce qui concerne les composants pour vidéocommunications, des études ont été menées en France, mais aucune production n'existe sur le territoire national. La situation est comparable dans les autres pays d'Europe. Les biotechnologies, de leur côté, ne constituent pas un secteur industriel comme l'est devenu le domaine des semi-conducteurs. Il s'agit en fait d'un faisceau de sciences et techniques du vivant qui a récemment débouché, grâce à des découvertes fondamentales, sur quelques familles de techniques très avancées, quoique s'appuyant parfois sur des techniques très anciennes, utilisées pour fabriquer une grande variété de produits dans les secteurs, principalement, de la santé et de l'alimentation. Une comparaison entre la France et le reste du monde, notamment l'Europe, n'est donc pas possible. Seule la comparaison des industries d'applications actuelles ou futures peut être faite, mais celle-ci est sans rapport, au moins pour le moment, avec le degré de développement des biotechnologies ; la position de la France y est bonne en chimie, pharmacie et agro-alimentaire.

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