Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 13/11/1986

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre délégué auprès du ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports, chargé des transports, puisque le choix d'Albertville comme cité olympique d'hiver pour 1992 va contribuer à développer le tourisme en France, si le moment ne serait pas venu d'offrir à nos visiteurs une information qui, pour des raisons difficiles à comprendre, ne leur a jamais été donnée jusqu'ici : il s'agit des prévisions météorologiques européennes. Aux milliers de touristes étrangers qui passent par la France nous annonçons bien le temps qu'il fera en Bourgogne ou dans le Pas-de-Calais, mais rien sur Rome, Londres, Madrid, la Haye, etc., lieux d'escales possibles. Certains journaux présentent des courbes sur des cartes lilliputiennes. La radio et la télévision ignorent cette possibilité. Il serait facile de remédier à cette carence par la présentation d'une carte de l'Europe occidentale (celle-ci est déjà utilisée et commentée en Belgique et au Luxembourg). L'information météo commencerait par un tableau général : Londres, La Haye, Copenhague, Madrid, Athènes, Bonn, etc. Quelques secondes sont suffisantes pour donner l'état actuel du ciel et la température. Aux Etats-Unis, de dimensions comparables à l'Europe, tout bulletin, plusieurs fois par jour, commence par les informations générales pour le bénéfice des milliers de voyageurs qui ne retrouveront pas nécessairement en Californie ou au Minnesota le temps qu'il fait à New York, puis le projecteur est centré sur la scène locale. Les secondes nécessaires à cette extension des prévisions pourraient être prises sur les commentaires souvent inutiles qui accompagnent les bulletins. On peut se demander pourquoi une idée aussi simple, n'impliquant aucun équipement lourd, incontestablement utile pour les voyageurs, n'a jamais été mise en pratique. La question a été posée à la Haute Autorité en 1983. La réponse a été : aucune objection. Mais rien n'a été fait. La même question a été adressée au président d'une des grandes chaînes en 1985 : réponse : la chaîne est liée par contrat à la Météo nationale qui dispose du monopole de ce type d'information. Pour quelles raisons, ce service public n'apporte pas sa contribution à la politique du tourisme.

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Réponse du ministère : Transports publiée le 25/12/1986

Réponse. -La Météorologie nationale est assurément en mesure de fournir régulièrement des informations sur les conditions atmosphériques observées ou prévues sur l'ensemble de l'Europe. L'intérêt du sujet et la nécessité de le traiter en mettant en oeuvre des moyens modernes ne lui ont pas échappé ; elle offre, d'ailleurs, dès à présent, cette possibilité à tous les organismes qui en font la demande. C'est ainsi que la Météorologie nationale réalise des pages spécialement composées et diffusées à partir de ses propres centres serveurs de télématique, et qui sont réservées à l'actualité météorologique internationale pour un grand nombre de villes étrangères. En outre, ce type d'information est quotidiennement fourni au profit de plusieurs quotidiens de la presse écrite, au terme d'accords contractuels conclus dans ce sens. Il est cependant bon de signaler que la fourniture de ce service, de même que la forme sous laquelle il est rendu, restent de la responsabilité du demandeur, à savoir l'entreprise de presse, seule juge du besoin de ses lecteurs. Il faut rappeler, à ce propos, qu'il n'existe pas de monopole de la météorologie et que, notamment pour la télévision, les directions de chaînes sont seules juges du contenu des bulletins qu'elles entendent présenter à leurs auditeurs, de leur forme, des horaires de leur présentation ainsi que du temps qu'elles veulent y consacrer. La seule obligation qui est faite à T.F. 1 et Antenne 2 par leur cahier des charges est de présenter au moins un bulletin quotidien à une heure de grande écoute. Il n'est pas assuré, à ce propos, qu'une telle liberté d'appréciation dans la composition et dans la présentation des bulletins météorologiques soit propre à susciter en toute occasion l'adhésion sans réserve de la Météorologie nationale, soucieuse de garantir la qualité scientifique des informations diffusées. En ce qui conserne donc la présentation à la télévision d'un bulletin à l'échelle européenne, il n'y a aucun obstacle technique pour la Météorologie nationale à l'assurer ; c'est d'ailleurs ce qui se faisait dans le passé, lorsque ce service était chargé de composer le support audiovisuel du bulletin, voire de le présenter à l'antenne. Depuis que les sociétés nationales ont choisi de se charger elles-mêmes de ces tâches, dans des conditions qui relèvent de leur seule responsabilité, la Météorologie nationale, sans méconnaître les exigences des techniques médiatiques ni les aspirations déontologiques des journalistes, a multiplié les démarches vis-à-vis d'un certain nombre de chaînes nationales afin de conforter la qualité de l'information, notamment en suggérant une augmentation du volume des renseignements et de la durée du bulletin. On peut observer, d'ailleurs, que les questions posées, tant à la Haute Autorité, en 1983, qu'au président d'une grande chaîne, en 1985, ont été traitées sans qu'ait été sollicité l'avis de la Météorologie nationale, qui n'en a pas été instruite. Pour ce qui concerne les jeux Olympiques d'hiver de 1992, des contacts sont en cours pour évaluer avec les utilisateurs les besoins qu'il faudra couvrir. La Météorologie nationale est prête à apporter toute l'aide nécessaire, comme cela avait d'ailleurs été le cas pour les jeux de Grenoble, en 1968, et envisage la création d'une antenne temporaire à Albertville. Plus récemment, à l'occasion des jeux Olympiques de Los Angeles, l'assistance météorologique, de la responsabilité du service des Etats-Unis, a été complétée, à la demande de ce pays, par l'intervention de météorologistes de la direction de la Météorologie nationale, chargés de l'élaboration des informations pour les sportifs de pays francophones. Enfin, concernant le tourisme, il existe depuis 1983 au sein du Conseil supérieur de la météorologie une commission qui lui est spécifique et qui est présidée actuellement par M. Fernand Chaussebourg, président de la fédération des comités départementaux du tourisme. Cette commission, dans laquelle siègent des représentants des diverses professions du tourisme (hôtellerie, responsables de stations touristiques, d'O.T.S.I. etc.), a permis à ces professionnels de préciser leurs besoins météorologiques et climatologiques. Besoins dont il a largement été tenu compte dans la forme donnée aux bulletins de prévisions émis pour les week-ends et les périodes de vacances, les répondeurs téléphoniques et télématiques de la Météorologie nationale fournissant, en particulier, des données d'un intérêt direct pour le tourisme (neige, température de la mer par exemple). Dans un domaine s ensiblement différent, mais touchant également très directement le tourisme, un équipement de présentation des prévisions et des conditions météorologiques locales pour les syndicats d'initiative et office de tourisme est en cours d'étude, en collaboration avec les responsables de ces organismes. ; nationale, chargés de l'élaboration des informations pour les sportifs de pays francophones. Enfin, concernant le tourisme, il existe depuis 1983 au sein du Conseil supérieur de la météorologie une commission qui lui est spécifique et qui est présidée actuellement par M. Fernand Chaussebourg, président de la fédération des comités départementaux du tourisme. Cette commission, dans laquelle siègent des représentants des diverses professions du tourisme (hôtellerie, responsables de stations touristiques, d'O.T.S.I. etc.), a permis à ces professionnels de préciser leurs besoins météorologiques et climatologiques. Besoins dont il a largement été tenu compte dans la forme donnée aux bulletins de prévisions émis pour les week-ends et les périodes de vacances, les répondeurs téléphoniques et télématiques de la Météorologie nationale fournissant, en particulier, des données d'un intérêt direct pour le tourisme (neige, température de la mer par exemple). Dans un domaine s ensiblement différent, mais touchant également très directement le tourisme, un équipement de présentation des prévisions et des conditions météorologiques locales pour les syndicats d'initiative et office de tourisme est en cours d'étude, en collaboration avec les responsables de ces organismes.

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