Question de M. COURRIÈRE Raymond (Aude - SOC) publiée le 16/10/1986

M. Raymond Courrière attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur le dépérissement de certaines espèces d'arbres. En effet, la totalité des aulnes sont morts ou sur le point de mourir ; les ormes connaissent le même sort, ainsi que de nombreux châtaigniers. Il demande si le Gouvernement a pris des mesures pour enrayer ce fléau, ou, s'il ne l'a pas fait, quelles mesures il compte prendre.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 01/01/1987

Réponse. -Vers la fin des années soixante une recrudescence de la maladie des ormes a été constatée en Grande-Bretagne, dont l'origine était liée à l'entrée en Europe de souches dites " agressives " de ceratocystis ulmi buism en provenance des Etats-Unis. Cette souche porte, en grande partie, la responsabilité de l'épidémie actuelle qui sévit dans toute l'Europe. Dès l'apparition de ces souches agressives, diverses méthodes de lutte ont été expérimentées, aussi bien dans notre pays que dans les autres pays européens. L'injection de fongicides chimiques dans le tronc reste un moyen limité dans ses possibilités d'utilisation. Les essais conduits avec des champignons antagonistes n'ont pas à ce jour apporté un résultat meilleur que l'emploi des fongicides. Les recherches de clones résistants poursuivies à travers l'Europe apparaissent actuellement comme la seule manière de trouver un moyen de lutte efficace. La France y participe dans le cadre d'une action internationale à l'échelon communautaire et un conservatoire de l'orme a été constitué dans les îles Chausey, au large du Cotentin. Par contre, les aulnes, sur une période de dix ans, n'ont pas montré de signe de dépérissement. En ce qui concerne les châtaigniers, la lutte contre l'endothia a pu être entreprise, grâce à l'utilisation de souches hypovirulentes, technique de lutte biologique mise au point par l'I.N.R.A. et à un effort soutenu par le ministère de l'agriculture. En effet, au cours des dix dernières années, le Comité national interprofessionnel de la châtaigne et du marron (C.N.I.C.M.) a bénéficié de subventions importantes qui lui ont permis de réaliser une expérimentation à grande échelle et de régulariser ce moyen de lutte. Les résultats montrent que cette méthode est suffisamment opérationnelle pour être mise à la disposition de tous les producteurs par la production des souches hypovirulentes disponibles dans le commerce. Elle n'est toutefois pas susceptible, à ce jour, d'être appliquée à grande échelle dans la châtaigneraie forestière.

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