Question de M. LEJEUNE Max (Somme - G.D.) publiée le 18/09/1986

M. Max Lejeune attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur les services postaux. Depuis une quinzaine d'années, tous les gouvernements qui se sont succédé ont affirmé leur souci de maintenir une présence postale dans les milieux ruraux, illustrant ainsi le caractère de service public de la poste. Et pourtant l'administration, invoquant le trafic et le manque de personnel, n'a cessé dans le même temps de porter atteinte au service. Par exemple, ici ou là, ou bien on a supprimé dans de nombreuses communes rurales toute activité postale ou bien d'un " bureau de plein exercice " on a fait " un guichet annexe " avec quelques heures d'ouverture chaque jour. Mais peu à peu l'administration a grignoté les heures d'ouverture et cela conduira à brève échéance à une fermeture totale. Sur un plan général, il est notoire que l'administration des postes voudrait supprimer, après les distributions de l'après-midi, la distribution du samedi matin ; seule la gêne la question de la distribution de la presse auprès des abonnés. Alors les préposés se sont vu diminuer le temps accordé pour la distribution ; comme il leur est imposé de rentrer à heure fixe, ils ont pour instruction de n'emmener que le minimum de courrier : les plis affranchis à 2,20 francs, les journaux. Ainsi le courrier administratif est acheminé " à petite vitesse " s'il n'est pas affranchi au tarif plein. Résultat : une semaine pour recevoir la correspondance du préfet ou du président du conseil général. Il lui demande de lui préciser quelle est la politique qu'il entend fixer à son administration pour faire cesser ces errements . - Question transmise à M. le ministre délégué auprès du ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme, chargé des P. et T.

- page 1296

Transmise au ministère : Postes et télécommunications


Réponse du ministère : Postes et télécommunications publiée le 27/11/1986

Réponse. -Les habitants des zones rurales sont desservis par un double réseau d'accueil et de contact constitué, d'une part, de 13 200 établissements de taille variable selon les localités et de 37 200 facteurs qui desservent chaque jour l'ensemble descommunes. Du fait des mouvements migratoires et de l'introduction d'organisations nouvelles, une disparité de plus en plus prononcée est apparue dans de nombreuses communes entre les potentialités des bureaux et leur niveau réel d'activité. Dans un souci d'efficacité et de saine gestion de ses moyens, la poste cherche, en concertation avec les élus locaux, à ajuster en permanence son réseau afin que chaque commune dispose de l'infra-structure la mieux adaptée. Les moyens en personnel éventuellement dégagés par une réorganisation sont utilisés dans le département lui-même pour améliorer le fonctionnement de services existants et, le cas échéant, ouvrir de nouveaux bureaux dans des localités en expansion. D'autre part, la généralisation de la motorisation de la distribution du courrier a conduit, afin d'éviter une parcellisation excessive, à un regroupement des moyens dans des établissements relativement importants et bénéficiant d'une implantation géographique favorable. Il n'est pas dans les intentions de l'administration de supprimer la distribution du samedi. Si, d'une manière générale, les plis non urgents ne sont pas mis en distribution le samedi, la poste s'attache à faire remettre à domicile l'intégralité du courrier urgent. Ces mesures d'allégement ont été rendues possibles par la fermeture de nombreuses entreprises le samedi. Elles vont en outre dans le sens d'une amélioration des conditions de travail du personnel qui, de plus en plus, manifeste le désir de bénéficier de temps libre en fin de semaine. S'agissant des délais d'acheminement du courrier administratif, leur classement parmi les objets non urgents a été décidé afin de réduire la dépense des charges communes supportées par le budget. L'administration postale n'a pas compétence pour modifier ces dispositions. Enfin, il est important de souligner que l'évolution du trafic s'effectue vers les activités financières qui représentent aujourd'hui la majeure partie de la charge de travail des petits établissements. La confirmation de la mission de la poste dans le domaine des services financiers tels que l'ensemble des produits offerts par les chèques postaux et la Caisse nationale d'épargne, et l'essor de ce secteur d'activité sont les plus sûrs garants du maintien de la présence postale en zones rurales.

- page 1665

Page mise à jour le