Question de M. MINETTI Louis (Bouches-du-Rhône - C) publiée le 26/06/1986

M. Louis Minetti informe M. le ministre de l'agriculture du mécontentement des élus et des professionnels qui soutiennent les expérimentations d'irrigation des forêts provençales par l'utilisation des eaux usées, préalablement traitées dans les stations d'épuration biologique. En effet, les crédits pour la poursuite des expérimentations sont supprimés au Cemagref (Centre national du machinisme agricole, du génie rural et des eaux et forêts) et au canal de Provence. M. Minetti demande à M. le ministre quelles mesures il compte prendre pour remédier à cette situation.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 18/09/1986

Réponse. -L'irrigation des forêts provençales par l'utilisation d'eaux usées apparaît comme un moyen intéressant d'épuration des eaux, permettant une valorisation utile d'une ressource précieuse en région méditerranéenne : l'eau. Pour permettre d'expérimenter en vraie grandeur un tel dispositif, le ministère de l'agriculture, conjointement avec d'autres partenaires (conseil régional, agence financière de bassin, ministère de l'environnement) a engagé une opération importante avec la commune de Cogolin ; grâce à l'affectation à ce projet de plus de 600 000 F de crédits, le ministère de l'agriculture a permis de réaliser les investissements nécessaires et le suivi des expérimentations à partir de 1982 pendant les deux premières années, aussi bien sur le volet forestier que sur le volet assainissement. Les premiers résultats de cette expérimentation, menée par le Cemagref et la Société du canal de Provence, permettent déjà de tirer quelques conclusions : 1° lamicro-irrigation apparaît comme le mode d'apport le plus adéquat ; 2° la nette diminution de l'inflammabilité des espèces composant le maquis dans les zones irriguées est cependant compensée par l'augmentation de la biomasse de la broussaille ; 3° les espèces végétales ont des réactions variées à l'irrigation avec des eaux usées ; 4° les risques sanitaires concernent principalement les eaux de ruissellement ; 5° il n'y a pas de phénomène d'accumulation des charges bactériennes dans le sol d'une saison d'irrigation à l'autre. Cependant, le ministère de l'agriculture n'a pas vocation à financer intégralement une telle opération, qui concerne directement les collectivités confrontées à des problèmes d'assainissement. Ainsi, le ministère de l'agriculture ayant assuré le lancement de l'opération et les premières années de fonctionnement, la poursuite de l'expérimentation est assurée grâce à une aide financière du conseil régional de Provence - Alpes - Côte d'Azur.

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