Question de M. MASSERET Jean-Pierre (Moselle - SOC) publiée le 05/06/1986

M. Jean-Pierre Masseret demande à M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme si, à la lumière des récents événements induits par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, il envisage de modifier la politique énergétique française en accordant une place plus grande à l'utilisation du charbon et notamment du charbon lo

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 28/08/1986

Réponse. -La politique énergétique suivie depuis le premier choc pétrolier de 1973-1974 vise à accroître l'indépendance énergétique de notre pays. Les centrales nucléaires qui ont assuré 65 p. 100 de la production nationale d'énergie électrique en 1985 ont contribué pour une bonne part à l'accroissement du taux d'indépendance énergétique qui a pratiquement doublé depuis douze ans, passant de 22,5 p. 100 en 1973 à 44,1 p. 100 en 1985. Seul un incident révélant un défaut générique commun à toutes les centrales françaises d'un même palier pourrait avoir une incidence notable sur l'alimentation nationale en énergie électrique. Mais, même dans cette hypothèse, la diversité des âges des différentes tranches nucléaires est de nature à en limiter l'effet en permettant d'étaler dans le temps les travaux. L'accident de Tchernobyl ne justifie pas que l'on modifie la politique énergétique française en accordant une place plus grande à l'utilisation du charbon. En effet, des mesures de sécurité particulièrement rigoureuses sont appliquées aux centrales françaises, de conception différente des centrales soviétiques. En ce qui concerne la production d'électricité, nucléaire et charbon ont d'ailleurs chacun une place à tenir tant pour des raisons d'économie (les centrales au charbon, moins coûteuses en investissements, sont compétitives pour l'utilisation en période de pointe de consommation) que de diversification. Il est bien certain toutefois que le couplage au réseau des tranches nucléaires dont la réalisation a été entreprise dans la perspective de consommations d'électricité très supérieures à ce qu'on peut raisonnablement prévoir aujourd'hui, va amener à réduire l'appel aux centrales à charbon en France, tendance qui ne devrait pas s'inverser avant plusieurs années.

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