Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 22/05/1986

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'agriculture quel bilan on peut tirer des techniques nouvelles d'élevage en mer de la truite et du saumon.

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 14/08/1986

Réponse. -L'essentiel de la production actuelle française (environ 400 tonnes) est réalisé avec une espèce, la truite arc-en-ciel, également élevée en eau douce. Le cycle de production est étroitement délimité par la difficulté de conserver cette espèce en mer pendant l'été dans les conditions françaises (mortalités importantes et faibles croissances). Le transfert d'animaux d'un an (environ 200 grammes) se fait donc à l'automne et conduit après 150 à 200 jours d'élevage à des animaux de 1 à 1,5 kilogramme. Les données techniques de ces élevages en cages flottantes (densité d'élevage, rationnement, type d'aliment, préparation au transfert en mer) ont été bien précisées au cours des dernières années. Le produit obtenu est de qualité, mais l'impossibilité de conserver pendant l'été les animaux dans les élevages actuels apparaît sans solution à court terme et fragilise cette production par rapport aux concurrences françaises (production de grosses truites en eau douce) et étrangères (saumons norvégiens et écossais). Des voies d'avenir restent à préciser : l'une, technologique, serait la recherche de sites thermiquement plus favorables pendant l'été, à partir des technologies de type " offshore ". Elle a été peu explorée jusqu'à maintenant. L'autre, biologique, est la recherche d'espèces mieux adaptées aux conditions estivales françaises. Dans ce domaine, l'I.N.R.A. et l'I.F.R.E.M.E.R. poursuivent des études sur la truite commune (espèce indigène ayant des variétés migratrices, notamment en Normandie) et le saumon atlantique et ont obtenu des résultats prometteurs concernant la survie estivale de la truite commune. Ces filières nouvelles sont encore expérimentales (quelques dizaines de tonnes) et nécessitent notamment une reconversion de certaines piscicultures d'eau douce à la production de juvéniles de ces nouvelles espèces. Une telle reconversion aurait l'avantage de permettre une diversification des productions d'eau douce : les piscicultures rencontrent en effet actuellement un certain plafonnement du marché de la petite truite d'eau douce. (La France, avec environ 30 000 tonnes par an, est le premier producteur mondial.)

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