Question de M. VIRAPOULLE Louis (La Réunion - UC) publiée le 01/05/1986

M.Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur le fait que l'industrie du meuble connaît dans notre pays de très graves difficultés. Bon nombre de fabricants n'ont pas pu résister à une concurrence étrangère qui alimente le marché français en meubles fabriqués à bas salaire et sans protection sociale. Il n'est pas tolérable d'admettre qu'un grand pays comme la France laisse s'effondrer de plus en plus un secteur aussi important, tant au point de vue économique qu'au point de vue des créations d'emplois. Il lui demande, en conséquence, de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il espère prendre afin de redonner à l'industrie du meuble l'impulsion qu'elle mérite.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 13/11/1986

Réponse. -Le marché de l'ameublement, traditionnellement cantonné dans ses limites nationales, a connu depuis une quinzaine d'années une internationalisation rapide. Ainsi aujourd'hui, la production étrangère est fortement représentée sur notre marché intérieur : plus d'un meuble sur trois est importé. Cette situation, qui de prime abord pourrait étonner, est pourtant loin d'être spécifique à la France. La plupart des pays européens sont très ouverts aux importations de meubles avec des taux de pénétration du marché élevés (15 p. 100 en R.F.A., 30 p. 100 en Grande-Bretagne, 40 p. 100 en Belgique, 50 p. 100 aux Pays-Bas). Un autre fait marquant est l'origine de nos importations. Si certains pays tiers ont vu leurs exportations vers la France progresser ces dernières années (Suède, R.D.A., Yougoslavie), nos principaux fournisseurs restent en tout état de cause nos plus proches voisins puisqu'à elles seules, les importations en provenance de la C.E.E. représententplus de 80 p. 100 de nos achats à l'étranger. Ainsi l'essentiel de la concurrence à laquelle sont soumis les fabricants français d'ameublement a pour origine des pays de niveaux technologique, économique et social tout à fait comparables. La principale préoccupation des entreprises du secteur est d'ailleurs d'améliorer leur compétitivité - donc leur productivité - face aux industries italienne (39 p. 100 des importations), belge (18 p. 100 des importations) et allemande (16 p. 100 des importations). La politique du Gouvernement doit donc être de permettre à ces entreprises de trouver les conditions favorables à leur développement dans un contexte de concurrence internationale et d'ouverture vers de nouveaux marchés. Les entreprises d'ameublement, au même titre que toutes les entreprises, devraient rapidement tirer parti des mesures qui ont été prises ou le seront prochainement par le Gouvernement. Au-delà de ces mesures non spécifiques à l'ameublement, il convient également de mener une action durable et profonde de rénovation du secteur. Celui-ci a en effet connu une crise aggravée par une conjoncture défavorable. Toutefois, il faut éviter toute tentation de relance artificielle de la consommation de mobilier ; une telle mesure, qui au demeurant profiterait avant tout aux importations, serait éphémère et n'aurait pas l'impact escompté sur les entreprises. Le développement du secteur tient en réalité à la capacité des entreprises à se mobiliser autour des trois thèmes suivants : 1° bénéficier d'un positionnement commercial bien défini et prospecter de nouveaux marchés (y compris à l'exportation) ; 2° restaurer leur compétitivité par des investissements de productivité et une meilleure organisation de la production ; celle-ci doit être cohérente avec les options commerciales de l'entreprise. Le maillage du secteur, par la mise en place d'un large réseau de cotraitance et la spécialisation des entreprises, constitue une des réponses envisageables ; 3° enfin, permettre une assimilation rapide de ces nouvelles techniques de production et de vente par un effort important de formation de l'ensemble du personnel et de mobilisation des ressources propres de l'entreprise. Cette action constitue un préalable indispensable à tout effort de modernisation des entreprises. Les entreprises devront pour cela utiliser pleinement les moyens qui sont à leur disposition et plus particulièrement les outils dont s'est dotée la profession : l'institut de promotion et d'études de l'ameublement (I.P.E.A.) pour la connaissance et le suivi des marchés ; le comité de valorisation de l'innovation dans l'ameublement (V.I.A.) pour la création et la promotion de nouveaux produits ; le centre technique du bois et de l'ameublement (C.T.B.A.) pour la recherche technique, la mise au point de matériels et méthodes performants, la recherche de la qualité ; l'association pour la formation professionnelle dans les industries de l'ameublement (A.F.P.I.A.) pour la formation des salariés. L'accord-cadre de développement de la formation professionnelle, élaboré conjointement par la profession et les pouvoirs publics, vient d'être adopté. Il se traduira, pour les trois années à venir, par un accroissement significatif (+ 20 p. 100) de l'effort de formation dans ce secteur. Enfin, le congrès que la profession vient de tenir à Vittel a permis aux industriels présents d'établir un constat utile, fruit d'une réflexion en profondeur. D'importantes résolutions y ont été prises pour les cinq prochaines années dont la mise en oeuvre repose avant tout sur la capacité du secteur à mobiliser ses ressources propres. ; (I.P.E.A.) pour la connaissance et le suivi des marchés ; le comité de valorisation de l'innovation dans l'ameublement (V.I.A.) pour la création et la promotion de nouveaux produits ; le centre technique du bois et de l'ameublement (C.T.B.A.) pour la recherche technique, la mise au point de matériels et méthodes performants, la recherche de la qualité ; l'association pour la formation professionnelle dans les industries de l'ameublement (A.F.P.I.A.) pour la formation des salariés. L'accord-cadre de développement de la formation professionnelle, élaboré conjointement par la profession et les pouvoirs publics, vient d'être adopté. Il se traduira, pour les trois années à venir, par un accroissement significatif (+ 20 p. 100) de l'effort de formation dans ce secteur. Enfin, le congrès que la profession vient de tenir à Vittel a permis aux industriels présents d'établir un constat utile, fruit d'une réflexion en profondeur. D'importantes résolutions y ont été prises pour les cinq prochaines années dont la mise en oeuvre repose avant tout sur la capacité du secteur à mobiliser ses ressources propres.

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