Question de M. VIRAPOULLE Louis (La Réunion - UC) publiée le 01/05/1986

M. Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur le fait que la France, considérée encore récemment comme l'un des premiers pays au monde dans l'industrie horlogère, a vu ce secteur de son économie s'effondrer totalement. Notre pays possède pourtant dans ce domaine des techniciens et des ouvriers spécialisés. L'industrie horlogère présente un double avantage : elle fixe la population, en premier lieu dans sa région, en deuxième lieu elle est créatrice d'emplois. Il se permet, en conséquence, de lui demander les mesures qu'il envisage de prendre afin de redonner à l'industrie horlogère française sa véritable place dans notre pays.

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Réponse du ministère : Industrie publiée le 28/08/1986

Réponse. -L'arrivée de l'électronique dans l'horlogerie a contraint l'industrie française à affronter un double défi : 1° assurer la substitution de la technologie électronique à la technologie mécanique ; 2° résister aux géants de l'industrie horlogère mondiale avec une structure relativement morcelée. Il y a lieu de rappeler que l'industrie horlogère française occupait en 1980 12 700 personnes et réalisait un chiffre d'affaires de l'ordre de 2,2 milliards de francs ; en 1985, ce secteur n'employait plus que 9 000 personnes pour un chiffre d'affaires du même ordre. Cette industrie, en grande partie implantée en Franche-Comté et composée de nombreuses P.M.E., a dû faire face à l'irruption de l'électronique, technique qu'elle ne maîtrisait pas suffisamment ; notre industrie horlogère a donc été confrontée brutalement à la chute de ses marchés de montres mécaniques. Elle a entrepris depuis des efforts particuliers de développement de produits électroniques àquartz. Ces efforts ont été fructueux dans certains cas ; dans d'autres il a été nécessaire de s'approvisionner en fournitures étrangères pour ne pas disparaître totalement du marché. En effet, la pression des importations s'est amplifiée considérablement et le taux de couverture de notre commerce extérieur horloger est descendu un moment en dessous de 0,80 ; il est remonté en 1985 à 0,86. Avec des efforts à la mesure de ses moyens (le Japon, la Suisse et les pays du Sud-Est asiatique couvrant 9O p. 100 du marché mondial), l'industrie horlogère française a plutôt bien résisté. Pour l'avenir, les nouvelles orientations de la profession, organisée autour du Comité professionnel de l'horlogerie (C.P.D.H.) et du Centre technique de l'industrie horlogère (Cetehor), devraient permettre de renforcer sa compétitivité grâce à une concentration des efforts sur les activités où sa compétence est particulièrement reconnue : image de marque liée à la qualité de sa création en matière d'habillage et production de mouvements électroniques à aiguilles (quartz analogique).

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