Question de M. LONGEQUEUE Louis (Haute-Vienne - SOC) publiée le 24/04/1986

M. Louis Longequeue rappelle à M. le ministre des affaires étrangères que, dans un livre intitulé L'Europe interdite, publié en 1977, un membre éminent de la nouvelle majorité a écrit : " L'expression " affaires étrangères est tout à fait malheureuse. Elle ne peut que confirmer le plus grand nombre de citoyens dans l'impression qu'il s'agit de questions qui les touchent fort peu ou pas du tout... Il n'y a plus d'affaires qui soient vraiment étrangères, qu'elles soient européennes ou mondiales... Il n'y a donc pas d'affaires étrangères mais des relations extérieures. " Il lui demande s'il n'estime pas regrettable que, dans un souci d'ailleurs significatif de restauration, la terminologie " affaires étrangères " ait été rétablie pour désigner son ministère, malgré les inconvénients très justement relevés par le député cité plus haut qui, dans sa carrière politique et administrative, a exercé d'importantes fonctions dans le domaine des " relations extérieures "

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 19/06/1986

Réponse. -Le changement de dénomination du ministère des relations extérieures en ministère des affaires étrangères, tel qu'il est intervenu lors de la constitution du Gouvernement de M. Jacques Chirac le 20 mars 1986, répond d'abord au souci de rétablir une continuité dans la dénomination traditionnelle d'un département ministériel qui a toujours été appelé ainsi, à l'exception des périodes de la Révolution et de l'Empire (1793-1814) et de la période incluse entre le 10 mai 1981 et le 20 mars 1986. Il va de soi que le terme d'" affaires étrangères " doit être compris d'un point de vue historique et sémantique, par opposition à l'expression d'" affaires intérieures ", que l'on retrouve souvent dans l'histoire des gouvernements de la France. L'adjectif " étrangères " se comprend donc comme désignant tout ce qui a trait, de près ou de loin, à l'étranger. Enfin, le retour à une dénomination traditionnelle est l'occasion de réaffirmer, d'une part, que le ministère des affaires étrangères a vocation à connaître et à traiter de toutes les affaires qui ont un lien avec la place tenue par la France sur la scène internationale et avec le rôle qu'elle entend jouer vis-à-vis de ses partenaires étangers et, d'autre part, que ces affaires s'entendent au-delà de la notion même de relations qui n'en sont qu'un aspect.

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