Question de M. MIROUDOT Michel (Haute-Saône - U.R.E.I.) publiée le 24/04/1986

M. Michel Miroudot appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur les cambriolages perpétrés dans les musées où nombre de trésors sont dérobés pour disparaître à jamais. Des travaux importants ont déjà été réalisés pour renforcer la sécurité des lieux d'exposition. C'est ainsi qu'au musée du Louvre, depuis le vol spectaculaire de l'épée du sacre de Charles X, un réaménagement des vitrines et un regroupement des objets d'art favorisent une surveillance accrue. Mais l'effort demeure largement insuffisant. Il lui demande si un programme spécial a été prévu, portant sur l'ensemble des musées soumis directement ou non à sa tutuelle, si, en particulier, il est prévu de relier systématiquement le dispositif d'alarme au poste de police le plus proche et quels crédits ont été annuellement consacrés depuis dix ans à ces travaux indispensables pour la sécurité de nos collections publiques.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 26/06/1986

Réponse. -En plus des risques de vols, qui peuvent être commis pendant ou hors la présence du public, les musées sont soumis à d'autres risques, tels que l'incendie, les déprédations volontaires ou involontaires, les attaques à main armée, les attentats... Des efforts doivent être entrepris pour limiter l'ensemble de ces risques, à la fois grâce à des équipements de sécurité, et à une meilleure formation des personnels de surveillance qui sont le maillon essentiel de la chaîne de sécurité. De 1978 à 1982, la loi-programme pour les musées a permis de mettre en place des équipements importants dans le domaine de la sécurité, tant contre les risques de vol que contre les risques d'incendie, dans les musées nationaux et dans les musées classés et contrôlés. Au musée du Louvre, l'effort de modernisation des équipements de sécurité se poursuit grâce, en particulier, à l'aménagement de plusieurs postes de surveillance, lieux protégés où aboutissent les différentes alarmes et où sont commandées les interventions. Les moyens modernes de liaison (par émetteurs-récepteurs, par dispositifs de recherche de personnes) se multiplient. La surveillance de certains passages est doublée par des caméras de télévision, fonctionnant de jour comme de nuit. Par ailleurs, le projet du Grand Louvre prévoit la création de postes centraux incendie et vol coordonnés. Dans les musées créés ou aménagés, comme le musée d'Orsay ou le musée Picasso, les équipements de sécurité font partie intégrante du projet et les techniques de gestion et centralisation des informations d'alarme, à l'aide de microprocesseurs, sont utilisées. Dans les autres musées nationaux, des actions spécifiques d'amélioration de la sécurité sont aussi entreprises, en renforçant en premier lieu la protection nocturne au niveau des bâtiments et la protection permanente rapprochée au niveau des objets, ainsi qu'en étendant les dispositifs d'alarme, placés comme aide à la surveillance humaine. Ces musées sont reliés directement par des téléphones ou des boutons d'alarme à la police ou à la gendarmerie, déclenchables par le personnel de surveillance. S'agissant des crédits consacrés aux équipements de sécurité, il n'est pas possible d'individualiser les dépenses relatives à la prévention des vols et celles relatives à la prévention des incendies pour lesquelles les actions sont menées le plus souvent de façon commune. Au cours de la loi-programme, soit de 1978 à 1982, 50 millions de francs environ ont été consacrés à l'amélioration de la sécurité dans les musées nationaux. Depuis 1983, les crédits annuels relatifs à la sécurité sont en moyenne de l'ordre de 5 millions de francs en équipement, 3 millions de francs en fonctionnement. La direction des musées de France a établi un plan pluri-annuel en matière d'équipement de sécurité. Ce programme constituera une priorité dans la discussion du projet de budget pour 1987. Dans les musées classés ou contrôlés, la direction des musées apporte également des subventions au taux de 50 p. 100 pour le financement d'équipements de sécurité. Au cours des cinq dernières années, les crédits alloués à des équipements spécifiques de sécurité ont été de l'ordre de 10 millions de francs auxquels il convient d'ajouter la part des équipements de sécurité prévus lors de la construction ou du réaménagement d'un musée. Les musées de statut strictement privé qui n'ont pas rempli ou accepté les conditions pour être déclarés " contrôlés " ne peuvent disposer de subventions publiques.

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