Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - U.R.E.I.) publiée le 03/04/1986

M.José Balarello demande à M. le ministre des affaires étrangères si la France compte reconsidérer sa position à l'égard de l'U.N.E.S.C.O. La 23e conférence de cette organisation a confirmé les orientations antérieurement adoptées : soutien à des mouvements quasi terroristes, audition d'orateurs d'organisations liées plus ou moins à l'U.R.S.S. tels l'A.N.C. ou la Fédération internationale des syndicats. Il lui rappelle que les démarches auprès de l'U.N.E.S.C.O. en faveur d'Andreï Sakharov n'ont abouti à rien, cependant que le cas de Nelson Mandela, leader de l'A.N.C., a été fréquemment évoqué. Dans ces conditions, ne serait-il pas souhaitable d'adopter une attitude similaire à celle des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, à savoir un retrait relatif vis-à-vis de l'U.N.E.S.C.O.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/07/1986

Réponse. -Le Gouvernement ne croit pas que l'absence constitue le meilleur moyen de faire valoir ses vues. Il est convaincu de la nécessité de préserver l'universalité des grandes organisations internationales, et il craint qu'une position en retrait de la part de certains Etats membres n'aboutisse qu'à affaiblir les positions que ceux-ci cherchent précisément à défendre. Le Gouvernement français, pour sa part, entend maintenir avec détermination l'état d'esprit qui rend possible la coopération multilatérale, à l'U.N.E.S.C.O. comme dans d'autres enceintes. Il ne conviendrait pas en effet, et le Gouvernement partage sur ce point le sentiment de l'honorable parlementaire, de laisser détourner telle ou telle organisation internationale vers des buts ou au service d'une propagande contraires à leur mandat et à leurs objectifs. Le Gouvernement s'est toujours engagé à défendre la coopération multilatérale internationale contre de tels détournements ; il poursuivradans cette voie avec l'aide de ses partenaires de bonne volonté qui, dans la communauté internationale, partagent les mêmes orientations. Dans le même temps, le Gouvernement demeure vigilant en ce qui concerne la mise en oeuvre effective des réformes décidées par le conseil exécutif et la conférence générale. Ces réformes, notamment le renforcement des organes directeurs, sont la première des conditions à la survie de l'U.N.E.S.C.O.. Elles devraient permettre, dans un climat de confiance retrouvée, de ramener l'organisation à sa mission originelle qui a fait son prestige. Il conviendra aussi de tenir le plus grand compte de l'évolution des techniques modernes et de permettre à l'U.N.E.S.C.O. de s'adapter à un monde qui change rapidement, tout en demeurant attentif aux besoins permanents des pays en développement. C'est dans cet esprit que d'ores et déjà, du côté français, aux différents niveaux de réflexion et de décision, se prépare l'élaboration du plan à moyen terme de l'organisation qui sera appliqué pour six ans à partir de 1989 et qui donnera à l'U.N.E.S.C.O. son second souffle.

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