Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - U.R.E.I.) publiée le 03/04/1986

M.José Balarello attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'aide internationale accordée à l'Ethiopie. Le Gouvernement de ce pays s'en sert pour déporter des populations affamées, la mortalité lors de ces déportations atteignant 20 p. 100 selon le Sunday Times. " Médecins sans frontières " a demandé l'ouverture d'une commission d'enquête sur ces programmmes de transfert. Il lui demande ce que la France envisage de faire dans ce domaine.

- page 571


Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 12/06/1986

Réponse. - Le Gouvernement français a eu l'occasion, à plusieurs reprises, en liaison avec les autres pays donateurs, de faire part aux autorités éthiopiennes, de ses interrogations et de ses inquiétudes concernant le programme de déplacements de populations. Bien que cette question relève de la souveraineté intérieure de l'Ethiopie, elle ne peut, en effet, laisser indifférents les pays donateurs, ne serait-ce que parce que leur aide est indirectement sollicitée. La France, qui est particulièrement attentive à tout ce qui touche au respect des droits de l'homme, partout dans le monde, a décidé de ne pas apporter d'aide aux projets situés dans les zones de réinstallation de populations. Elle n'entend pas modifier son attitude. Les autorités éthiopiennes ont récemment fait savoir qu'elles procédaient à une évaluation des expériences réalisées dans le cadre de leur programme de réinstallation. Ces déclarations s'accompagnent, semble-t-il, d'un ralentissement des opérations de déplacements de populations. S'agissant de l'aide envoyée aux populations éthiopiennes, le vaste et généreux mouvement de solidarité qui s'est déclenché à travers toute l'Europe et notamment dans notre pays impose aux donateurs de s'assurer de son non-détournement, du bon acheminement et de la juste répartition des fonds et de la nourriture destinés aux victimes de la famine. Dans cette perspective, des missions d'information se sont rendues dans les régions touchées par la sécheresse et des démarches ont été effectuées auprès des autorités éthiopiennes afin que l'aide internationale soit équitablement répartie. Il ressort des dernières indications recueillies qu'un effort important été fait pour transporter les secours dans les régions du Nord et notamment de l'Erythrée et du Tigré qui sont désormais mieux approvisionnées. Enfin, la mission spéciale des Nations-Unies en Ethiopie, qui compte plus d'une dizaine d'agents sur le terrain, est précisément chargée de vérifier et de coordonner l'acheminement et l'utilisation de l'aide, en liaison permanente avec les représentants des Etats donateurs.

- page 802

Page mise à jour le