La Délégation aux entreprises a organisé la 6ème édition de sa Journée des Entreprises (JDE) au cours de laquelle près de 150 entrepreneurs sont venus débattre de thèmes d’actualité : "Transition environnementale des entreprises : comment en faire un levier de compétitivité ?" et "Réussir la transmission et la reprise d’entreprises : une priorité dans nos territoires". Ce temps fort de débats s’inscrit dans la logique qui fait l’ADN de la Délégation : donner la parole aux dirigeants sur le terrain pour faire remonter les difficultés et les attentes des entreprises. C’est dans cet esprit de dialogue que le Président du Sénat, Gérard Larcher, a souhaité créer La Délégation aux entreprises.

Face à l'accroissement de l'ambition européenne en matière de lutte contre l'effet de serre, les entreprises sont invitées à accentuer leurs efforts en matière de responsabilité sociétale et environnementale malgré une conjoncture dégradée et un contexte de compétitivité accrue. Les entrepreneurs ayant participé à ce débat ont toutefois témoigné de leurs difficultés face à l'accumulation d'exigences en matière de communication extra-financière, demandées par les parties prenantes. L'entreprise doit modifier son modèle pour être durable et former ses salariés à la durabilité. Des dirigeants de PME ont témoigné du besoin d'un cadre normatif simple, proportionné à leurs moyens, stable et prévisible, et d'être accompagnés dans leur démarche RSE. La relocalisation des entreprises dans les territoires, comme la taxe carbone aux frontières ne peuvent qu'être favorables à la décarbonation de l'économie et à la compétitivité des entreprises françaises et européennes. L’insuffisance de l’encouragement de la RSE via les marchés publics a été dénoncée par certains. Un chef d’entreprise a interpellé l’État : "Quelle est sa stratégie énergétique ? Il nous faut une vision de long terme au moment où nous investissons !".

S’agissant de la transmission d’entreprise, les témoignages d’entrepreneurs ont mis en évidence le rôle essentiel du Pacte Dutreil indispensable à la transmission familiale, dont le taux en France (entre 14 et 20 %) est très faible par rapport aux autres pays européens. Le représentant de la direction de la législation fiscale de Bercy a rappelé tous les dispositifs allégeant considérablement la fiscalité de la transmission, qu’elle soit familiale ou à un tiers. Cependant, rebondissant sur ces éléments, un chef d’entreprise a alerté l’assemblée en expliquant que pour des dirigeants de TPE ou de petite PME, le coût de la reprise demeure très important, notamment dans un contexte de tensions où les chefs d’entreprise sont contraints de moins se rémunérer que des salariés aux compétences difficiles à trouver.

Pour Serge Babary, Président de la Délégation aux entreprises : "Alors qu’ils sont accablés par les crises successives et la fiscalité, la détresse des dirigeants est au moins aussi grande que leur passion pour l’entreprise qu’ils dirigent".

Philippe Péjo
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