Mardi 31 mai 2022, Jean-Pierre Grand et André Vallini chargés d’un rapport sur l'avenir du corps diplomatique ont entendu les syndicats et organisations représentant les personnels du Quai d’Orsay lors d’une téléconférence de deux heures. Ont participé à cet échange : l’ADIENA, l’APMAE, l’ASAM-UNSA, l’ASAO, la CFDT‑MAE, la CGT-MAE, la CFTC-FAE-MAE, la FSU-MAE, Solidaires Affaires étrangères et l’USASCC. Les personnels ont exprimé leur profond attachement à leur mission diplomatique, leur inquiétude sur la pérennité de la diplomatie française et les risques pour notre pays de réduction de sa capacité d’influence. La demande d’organisation d’Assises des métiers du Quai d’Orsay a été largement soutenue.

Dès cet automne, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat (CAED) a affirmé la nécessité d’adapter la réforme de l′encadrement supérieur de l’État aux spécificités du corps diplomatique et a défini trois conditions essentielles : préserver la spécificité des concours d′Orient comme voie d′accès directe au Quai, garantir la réalité du droit d'option entre le corps des administrateurs d’État et les corps d’origine des personnels du Quai d’Orsay et améliorer les perspectives d'accès des secrétaires des affaires étrangères à l'encadrement supérieur du ministère. Regrettant que ces sujets n’aient pas été soumis à débat au Parlement, la CAED a décidé d’y consacrer un rapport d’information. Elle a ainsi entendu Jean‑Yves Le Drian affirmer le 16 février 2022 : "J’ai obtenu la garantie que les agents qui ont fait le choix de la diplomatie, quel que soit leur statut ou leur concours, auront la possibilité d’accomplir toute une carrière au Quai d’Orsay".

Le décret paru le 16 avril 2022 n’est pas à la hauteur de cette ambition et des légitimes attentes des personnels diplomatiques qui ont choisi de consacrer leur vie à la France dans des conditions extrêmement difficiles. Jean-Pierre Grand les a d’ailleurs salués : "Nous connaissons la très grande valeur, le dévouement, et l’efficacité des personnels du Quai, illustrés par le rapatriement de 370 000 compatriotes bloqués à l’étranger pendant la pandémie, ou la périlleuse évacuation de 2 805 personnes d’Afghanistan à l’été 2021. Être diplomate c’est une vocation, une sédimentation d’expériences et de savoirs, c’est aussi porter la mémoire de cette noble institution, toutes choses qui expliquent l’excellence des personnels du Quai et permettent le rayonnement de notre pays".

"La réforme ne doit pas affaiblir notre diplomatie, essentielle en ces temps de tensions et d’affrontement" a souligné André Vallini qui a estimé que les échanges avec les syndicats et les organisations professionnelles du Quai permettraient d’enrichir les recommandations qui seront soumises à la commission au début du mois de juillet.

Pour le Président Christian Cambon, "on comprend l’émotion des fonctionnaires qui ont choisi de consacrer leur vie à la France alors que se multiplient les crises internationales : la situation qui se tend en Afrique, la guerre en Ukraine et ses terribles conséquences à venir sur l’approvisionnement alimentaire mondial. C’est une maladie française de casser un outil qui fonctionne ! Quelle vision purement technocratique de penser que les fonctionnaires sont interchangeables quand il faut des compétences si spécifiques pour gérer le réseau diplomatique, négocier dans les plus hautes instances et porter au plus haut les couleurs de la France !".

La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées est présidée par
M. Christian Cambon (Les Républicains – Val‑de‑Marne).

Les rapporteurs :

MM. Jean-Pierre Grand (Les Républicains - Hérault)
et André Vallini (Groupe Socialiste, Écologiste et Républicain - Isère).

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