La délégation aux droits des femmes prend acte des annonces d’Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, assurant que l’ouverture d’un marché public pour la gestion du numéro 3919 destiné à l’écoute des femmes victimes de violences s’inscrira dans le cadre de l’économie sociale et solidaire.

"Suffira-t-il de flécher les acteurs de l’économie sociale et solidaire dans le cadre du futur marché pour garantir la qualité de l’accueil téléphonique des victimes ?", s’interroge la présidente de la délégation aux droits des femmes.

La délégation comprend les arguments juridiques avancés par la ministre lors de son audition au Sénat le 5 novembre 2020 : "La mise en concurrence est une obligation juridique […]. L’État financera intégralement cette ligne, que nous voulons étendre 24/24 et 7/7 afin d’améliorer ce service public. Dans cette optique, nous n’avons pas d’autre choix que de passer par un marché public".

La délégation partage toutefois l’émotion des associations mobilisées dans la lutte contre les violences faites aux femmes face à une mise en concurrence qui risque d’altérer la qualité de l’écoute des victimes. Elle souligne l’importance de l’expérience acquise depuis trente ans dans ce domaine par la Fédération nationale solidarité femmes, réseau associatif qui a créé ce numéro en 1992 et qui a inventé le métier d’écoutant-e.

Les membres de la délégation ont relayé ces inquiétudes à travers des questions écrites adressées à Mme Moreno début novembre 2020 et lors de son audition le 5 novembre.

La délégation exercera une vigilance constante pour que les victimes de violences ne fassent pas les frais du nouveau cadre juridique d’un numéro d’urgence qui a relevé le défi de sollicitations en très nette augmentation au cours des derniers mois.

La délégation aux droits des femmes est présidée par Annick BILLON (Union centriste - Vendée).

Juliette ELIE
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