Entendu au Sénat le 25 juin 2020, quatre ans presque jour pour jour après le référendum qui a conduit au "Brexit", Michel BARNIER a dressé un état des lieux sans concession. Le divorce voulu par le Royaume-Uni ne fait que des perdants, avec une facture particulièrement lourde du côté britannique s’il n’y a pas d’accord sur la relation future. Prenant acte du refus britannique de demander une prolongation au-delà du 31 décembre 2020, Michel BARNIER a jugé très courts les quatre mois utiles pour conclure un accord.

Les sénateurs l’ont interrogé sur la pêche, soulignant qu’il ne pourrait y avoir d’accord global sans accord en ce domaine, et sur les points les plus épineux : l’intégrité du marché unique ; les conditions de concurrence équitables " level playing field") ; les droits des citoyens de l’Union européenne.

"Comment envisager une autonomie stratégique européenne sans une association étroite des Britanniques à la politique de défense et de sécurité ? Ne pas vouloir intégrer cette dimension aux négociations est un non-sens !", a regretté Christian CAMBON. "Une absence d’accord serait dommageable, mais l’intégrité du marché unique et les conditions équitables de concurrence doivent être préservées".

Pour Jean BIZET, "Un partenariat, même très ambitieux, suppose un équilibre entre des droits et des obligations et ne peut pas équivaloir à un statut d’État membre de l’Union européenne. Nous sommes rassurés par la fermeté de Michel Barnier qui garde le cap pour préserver les intérêts de l’Union. Ce sont des centaines de milliers d’emplois européens qui sont en jeu !".

Afin de ne pas perturber les négociations devant se tenir les prochains jours, la vidéo de l’audition sera mise en ligne le 6 juillet.

M. Christian Cambon (Les Républicains - Val-de-Marne) est président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

M. Jean Bizet (Les Républicains - Manche) est président de la commission des affaires européennes.

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Jean-Christian LABIALLE
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Clothilde LABATIE
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