Pour l’ambassadeur à l’environnement Yann Wehrling, entendu mercredi 17 juin par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, présidée par Hervé Maurey, "si l’Europe et la France en particulier sont acquis à l’idée qu’il faut agir sur la protection de la biodiversité en lien avec la prévention des pandémies, cela ne fait pas encore consensus au niveau international ".

Interrogés par le président Hervé Maurey sur les moyens de renforcer l’action internationale en matière de biodiversité, Yann Wehrling et Jean‑François Silvain, président de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité, ont jugé urgent de faire mieux fonctionner ensemble les trois conventions sur la biodiversité, la désertification et le climat. "Il faudrait également élargir le spectre en y associant la communauté médicale", a estimé Jean‑François Silvain, qui a souligné également que le monde médical devait prendre en compte les questions écosystémiques. Pour Yann Wehrling, "il manque un outil de protection des espèces de manière générale, afin de mettre en œuvre les objectifs d’aires et d’espèces protégées".

Interrogé sur la question du renforcement de notre système de recherche par le sénateur Guillaume Chevrollier, référent pour la commission sur les questions relatives à la biodiversité, Jean‑François Silvain a préconisé une mobilisation rapide de moyens financiers sur ces enjeux, permettant notamment de combler certaines lacunes de connaissance.

Les sénateurs les ont également interrogés sur les préconisations relatives aux pratiques d’élevage et de transport d’animaux. Pour l’ambassadeur, la question doit impérativement être traitée au niveau international et la solution globale passe par un renforcement des aires protégées : "La précaution à prendre est de limiter le contact entre les animaux sauvages et les animaux d’élevage, ce qui implique de préserver pour les animaux sauvages des espaces pour vivre". Il a rappelé de ce point de vue que la conception française des aires protégées reposait sur une gestion durable et non sur une sanctuarisation excluant toute présence humaine : "des inquiétudes se sont exprimées de la part de certaines populations autochtones".

D’une manière générale, l’ambassadeur a indiqué que les choix qui seront faits de prendre ou non en compte la préservation de la biodiversité dans le cadre des plans de relance seront cruciaux : "Deux chemins existent aujourd’hui : il y aura un jeu d’influence au niveau international pour éviter le pire".

La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a adopté, le 25 mai 2020, huit recommandations relatives au secteur de l’eau et de la biodiversité (à consulter ici (PDF - 840 Ko)).

Hervé Maurey (Union centriste - Eure) est président de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable.

Guillaume Chevrollier (Les Républicains - Mayenne) est référent du suivi de la crise liée au Covid-19 dans le secteur de l’eau et de la biodiversité.

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Juliette Elie
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