La commission des affaires étrangères et de la défense a auditionné jeudi 14 mai les représentants de la base industrielle et technologique de défense (BITD) : Stéphane MAYER (Président de Nexter et du CIDEF et du GICAT), Eric TRAPPIER (PDG de Dassault Aviation et Président du GIFAS) et Hervé GUILLOU (Président du GICAN).

Cette audition a mis en évidence le caractère stratégique de cette branche de l’industrie qui représente 200 000 emplois directs, innovants, et non délocalisables, et dont les entreprises réalisent l’essentiel voire la quasi-totalité de leur activité sur le territoire national. Par ailleurs, ces entreprises sont au fondement de la souveraineté et de l’autonomie stratégique. La crise du Covid-19 a démontré que la souveraineté n’est pas un concept politique, mais la condition de la survie de la Nation et de la protection de la population.

Dans cette épreuve, les entreprises de la BITD sont parvenues à maintenir la continuité du soutien aux forces armées, en particulier pour les missions prioritaires et les opérations.

Les échanges ont permis de faire le point sur la situation actuelle : l’accélération progressive de la reprise de l’activité est inégale selon les entreprises. 10 % des entreprises, notamment les plus petites, n’ont pas encore pu reprendre leur activité. Par ailleurs, certaines entreprises sont freinées dans leur reprise par la limitation de la circulation des employés.

Dans ce contexte, il est indispensable que les commandes prévues par la loi de programmation militaire (LPM) 2019‑2025 soient confirmées, voire accélérées. Il faudra aussi que l’effort européen soit affirmé, notamment par le maintien du fonds européen de défense, le FEDef au niveau initialement prévu de 13 Mds d’euros. Préserver l’avenir, c’est aussi veiller à la R&D et maintenir l’effort de formation professionnelle, dans des filières de main d’œuvre hautement qualifiée.

La crise a révélé aux Français l’importance de notre dépendance envers des fournisseurs étrangers pour nombre de produits dont nous avons arrêté ou réduit la production, par exemple dans le secteur médical. Pour réduire cette dépendance, il faudra aussi accepter, dans l’avenir, de payer les produits aux prix de revient européens, qui seront supérieurs à ceux des producteurs non‑européens. C’est donc un choix collectif qui concerne tous les Français, comme contribuables et comme consommateurs.

A l’issue de l’audition, Christian CAMBON, (Les Républicains, Val‑de‑Marne), président de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, a déclaré : "L’argent dépensé pour l’effort de défense est de l’argent dépensé pour protéger les Français, leur avenir, leur sécurité, mais aussi pour l’emploi, la vitalité et le dynamisme de nos territoires : la BITD, c’est le bastion industriel et technologique de la France. Sachons en faire le point d’appui pour relancer notre industrie et envisager une relocalisation de pans entiers d’activité que nous avons dangereusement délaissés."

Le compte rendu de l’audition sera prochainement disponible ici

Christian CAMBON (Les Républicains, Val-de-Marne) est président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

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Jean-Christian LABIALLE
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