Dans le cadre de sa mission de contrôle de l’action du Gouvernement, la commission des affaires économiques du Sénat a auditionné, en visioconférence, ce mercredi 15 avril, le ministre chargé de la ville et du logement.

Après avoir rendu hommage aux "héros du quotidien" du monde du logement et de l’hébergement d’urgence grâce auxquels la vie continue dans les immeubles et les personnes en grande précarité sont accueillies, Sophie PRIMAS, présidente de la commission des affaires économiques, a appelé le ministre à "dégripper la chaîne du logement pour éviter une année blanche dans le secteur du logement et de la construction qui aurait des conséquences graves pour les Français". Les chantiers de logement et de déploiement du numérique sont arrêtés, les opérations de vente et de location largement bloquées tandis que les déménagements ont été interdits.

Les sénateurs ont interpellé le ministre sur le manque de masques et la confusion dans les préconisations entre les secteurs de l’hébergement d’urgence et le BTP, masques lavables pour les uns et chirurgicaux pour les autres. Ils ont déploré que localement de nombreuses entreprises ou associations soient livrées à elles-mêmes sans coordination ou information suffisante. La question cruciale de la responsabilité des entreprises reste bien le principal frein à la reprise des chantiers. Malgré les ajustements faits par les ordonnances prises ce jour même en conseil des ministres concernant les recours, les délais restent allongés et parfois inadaptés, freins auxquels s’ajoutent l’incertitude sur la tenue des élections municipales, les surcoûts sur les chantiers et l’affaiblissement des capacités financières d’investissement des bailleurs sociaux... Face à ces difficultés, la commission a proposé d’établir une "chaîne de loyauté économique" entre les différents acteurs du secteur.

En matière d’hébergement d’urgence, les sénateurs ont estimé que les personnels des associations étaient insuffisamment considérés, alors qu’ils sont en première ligne de l’épidémie et que les décisions prises nationalement ont du mal à percoler dans les territoires, nécessitant donc une meilleure coordination locale. Par ailleurs, les structures d’accueil font face à d’importants surcoûts, qu’elles avancent à l’heure actuelle sur leurs fonds propres. Ces surcoûts devront être pris en charge, ont-ils demandé.

Enfin, abordant la situation dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, les sénateurs ont demandé le retour des travailleurs sociaux et la réouverture prioritaire des écoles à partir du 11 mai.

La commission des affaires économiques est présidée par Mme Sophie PRIMAS (Les Républicains - Yvelines).

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Philippe PEJO
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