À 48 heures du retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne (UE), le groupe de suivi du Sénat sur le Brexit a entendu l’Ambassadrice de France au Royaume-Uni, Catherine Colonna, pour faire le point sur les enjeux essentiels de la relation future entre l’UE et le Royaume-Uni, qu'il faut bâtir en un temps record

Après la ratification par les parlementaires britanniques de l’accord de retrait, et son adoption aujourd’hui par le Parlement européen, le Brexit est sur le point de se réaliser. Le groupe de suivi du Sénat sur le Brexit regrette mais respecte un choix britannique "perdant-perdant", qui affaiblira aussi l’Europe à long terme.

Un nouveau cycle de négociations est sur le point de s’ouvrir. L’UE et le Royaume-Uni devront s’entendre sur leur relation future, en un temps record. Le gouvernement britannique ayant exclu toute perspective de prolongation, les deux partenaires ne disposent que de onze mois, jusqu’au 31 décembre 2020, pour fixer leurs nouvelles relations dans tous les domaines, allant du commerce à la pêche, des services financiers à la défense...

Le groupe de suivi "Brexit" du Sénat souhaite que les relations avec le Royaume-Uni demeurent aussi étroites que possible dans tous ces domaines, en dépit du retrait britannique. Il sera particulièrement attentif à la question des droits des citoyens français au Royaume-Uni, à l'intégrité du marché unique, aux perspectives offertes aux pêcheurs français dans les eaux britanniques et à l’évolution du partenariat de défense, qui est l’un des piliers de la sécurité de l’Europe dans son ensemble.

Catherine Colonna a estimé que le Royaume-Uni pourrait chercher des "divergences d’opportunité" avec l’Union européenne, ce qui inquiète les sénateurs.

"Le Conseil des 27 doit fixer les lignes directrices du mandat de négociation de Michel Barnier très prochainement ; le Sénat veillera à l'équité des conditions de concurrence et au maintien de liens étroits en matière de défense et de sécurité avec le Royaume-Uni", a indiqué Christian CAMBON.

"Le pilier commercial de la relation future sera regardé de près par le Sénat : un accord de libre-échange n’est envisageable avec le Royaume-Uni qu’à la condition d’éviter un dumping britannique, immédiat ou progressif, qui menacerait profondément le marché unique européen" a ajouté Jean BIZET.

En définitive, le Sénat appelle les négociateurs à ne pas céder à l’urgence du calendrier au détriment des principes fondamentaux de l’Union européenne.

Le groupe de suivi du Sénat sur le retrait du Royaume-Uni et la refondation de l'Union européenne est co-présidé par Christian CAMBON (Les Républicains - Val-de-Marne), président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, et Jean BIZET (Les Républicains - Manche), président de la commission des affaires européennes. Il compte 20 membres représentant l’ensemble des groupes politiques.

Clothilde LABATIE
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