Ce jeudi 24 octobre, la Délégation sénatoriale aux entreprises, présidée par Mme Elisabeth Lamure (LR - Rhône), est allée à la rencontre d’entrepreneurs du département de l’Aisne, au cours d’une journée organisée par Mme Pascale Gruny (LR - Aisne), Secrétaire de la Délégation.

Les visites de terrain (Chauny, Saint-Quentin) et les échanges, empreints de franchise, ont mis en évidence un dynamisme et une implication particulièrement forts des chefs d’entreprise dans un territoire en cours de ré-industrialisation. Mais ces derniers , représentant des secteurs et des métiers extrêmement diversifiés, ont aussi interpelé les sénateurs en expliquant les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Problèmes de recrutement et d’adaptation des formations aux besoins des entreprises dans les bassins d’emploi ; sentiment unanime que l’Administration - notamment les services fiscaux et l’Urssaf - n’est pas suffisamment là pour accompagner mais trop souvent pour contrôler et sanctionner dans une logique toujours a priori "à charge" ; épuisement devant la complexité administrative et réglementaire

En effet, une fois encore, les chefs d’entreprise ont exprimé leur désarroi, voire leur colère, en alertant les sénateurs sur le découragement de nombreux hommes et femmes entrepreneurs, tentés de baisser les bras. Souvent les entrepreneurs, leurs cadres et autres employés ont l’impression de perdre le contrôle de leur quotidien et s’épuisent à gérer la complexité croissante des règles et des contrôles qui leur sont imposés, au risque de délaisser leur cœur de métier.

"Quand j’entends le gouvernement demander aux entreprises de prendre leurs responsabilités, je m’étrangle !.. Alors que l’État est lui-même en faillite ! C’est honteux quand on mesure les risques que nous prenons", a témoigné un dirigeant de PME. Un autre a renchéri : "Aidez-nous plutôt à prendre des risques et à valoriser cette prise de risque ! Et simplifiez, y compris le maquis des aides."

Si sur certains sujets sources de complexité, le Sénat a adopté des mesures à l’initiative des membres de la Délégation aux entreprises, malheureusement ces textes n’ont pas toujours pu aller au bout du processus législatif. Les sept sénateurs présents ont réagi aux propos des dirigeants rencontrés. Pour Mme Elisabeth Lamure, Présidente de la Délégation, "trop souvent, les textes s’appliquent aux entreprises quelle que soit leur taille, alors qu’ils sont inadaptés aux TPE ou PME !". Pour Mme Pascale Gruny, "de plus en plus, pour survivre ou se développer, les entreprises ont besoin d’agilité et de capacité d’adaptation rapide. Les services publics doivent les y aider davantage, plutôt que de les bombarder de contraintes administratives souvent excessives !".

Quelques appréciations positives de l’action publique ont toutefois été soulignées par les entrepreneurs, comme le renforcement de l’offre de formation en sciences et techniques, l’engagement de Bpifrance et de la Banque des Territoires, ou encore le soutien de tous les échelons des collectivités territoriales (de la région des Hauts-de-France à la ville de Saint-Quentin) aux PME. Ceci représente un espoir en termes de développement et d’emploi. Constatant que "cet alignement des planètes est donc possible", les sénateurs ont salué le remarquable engagement quotidien des entrepreneurs pour défendre leurs projets et leurs équipes, dans un contexte particulièrement difficile. "Un signe encourageant et positif pour l’activité et l’emploi dans nos territoires" s’est réjouie Mme Elisabeth Lamure.

Clothilde LABATIE
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