Jacques Chirac aura incarné l’État à travers les plus hautes fonctions qu’il a occupées ; Président de la République, Premier Ministre de Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand, ministre de l’agriculture et secrétaire d’État à l’emploi de Georges Pompidou, l’homme qu’il a tant admiré, l’homme qui l’a façonné.

Il a incarné la France à travers ses territoires qu’il a sans cesse arpentés à commencer par cette terre de Corrèze dont il a été député. Maire de Paris si apprécié, il a été le seul de l’Histoire à gagner les vingt arrondissements.

Il a incarné la France, dans le monde, en Afrique, en Asie, au Japon et en Chine, pays qu’il affectionnait, en faisait partager son goût pour la richesse des autres cultures et des autres civilisations en créant le musée du quai Branly.

Il a incarné la France à travers ses valeurs, la liberté, liberté de dire non lorsqu’il s’est agi de refuser d’intervenir en Irak, liberté d’assumer le passé de son pays, ses ombres comme ses lumières, notamment avec son discours du Vel d’Hiv.

La fraternité, cette convivialité, ce contact charnel qu’il entretenait avec les Français.

L’égalité en tentant de résorber les multiples fractures dont souffrait notre pays.

Il a toujours refusé toute compromission avec les extrêmes.

Il a incarné la Nation et la République.

J’ai été fier de participer à ses gouvernements en tant que ministre du travail et de partager sous son autorité la nécessité de préserver et valoriser le dialogue social et de lutter contre la fracture sociale.

Et je n’oublie pas qu’il a été le premier chef d’État à alarmer le monde sur l’urgence climatique. Sa déclaration en 2002 "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs" résonne plus que jamais aujourd’hui.

Jacques Chirac n’a cessé de vouloir enjamber le temps, de vouloir enjamber sa vie.

Je salue sa mémoire et m’associe à la peine de sa famille.

Nathalie BAHIER
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