La huitième audition de la commission d’enquête sénatoriale sur la souveraineté numérique, qui s’est tenue ce jour, a permis de recueillir les positions de Thierry Breton, ancien ministre, président directeur général de l’entreprise de services du numérique Atos. Considérant qu’il est nécessaire de "structurer l’espace informationnel, comme on a organisé par le passé l’espace territorial, l’espace maritime et l’espace aérien", M. Breton a rappelé l’importance du combat pour que "les données européennes soient stockées, processées et traitées en Europe, selon des modalités que l’Europe aura fixées". Il a également plaidé pour que l’Europe adopte une politique industrielle sur laquelle s’alignerait la politique de la concurrence et non plus l’inverse, dans une perspective favorable à l’émergence de champions européens. Interrogé sur ce point, il a déclaré : "vous avez aimé la révolution informationnelle, vous allez adorer la révolution quantique ! ".

Franck MONTAUGÉ s’est demandé si l’Europe pouvait être souveraine dans l’espace numérique sans disposer des technologies clés, telles que les supercalculateurs, les micro-processeurs, ou l’intelligence artificielle.

Gérard LONGUET s’est interrogé sur le modèle économique des plateformes sur internet, se demandant s’il fallait y voir l’illustration d’une "gratuité sournoise" telle que théorisée par Olivier Bomsel.

Alors que le Sénat vient d’achever l’examen du projet de loi de taxation des géants du numérique et qu’il s’apprête à examiner la proposition de loi sur la sécurité des réseaux 5G, la commission d’enquête sénatoriale sur la souveraineté numérique poursuivra ses travaux le 4 juin prochain en auditionnant, notamment, Henri Verdier, Ambassadeur pour le numérique.

La commission d’enquête sur la souveraineté numérique est présidée par M. Franck Montaugé (Socialiste et Républicain – Gers).

M. Gérard Longuet (Les Républicains – Meuse) est rapporteur de la commission d’enquête.

Jean-Christian LABIALLE
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