Le groupe d’études numérique du Sénat, présidé par Patrick CHAIZE (Les Républicains – Ain), a procédé à deux auditions, le lundi 16 juillet 2018.

Il a reçu M. Antoine DARODES, directeur de l’Agence du numérique qui a présenté un bilan du plan France Très Haut Débit, en soulignant que son rythme rapide de mise en œuvre entraine des tensions importantes sur le marché du câble optique mais aussi en termes de main d’œuvre formée et disponible. En réponse aux questions des sénateurs, il a insisté également sur la nécessité de valoriser les technologies alternatives à la fibre (hertzien satellitaire ou terrestre, 4G fixe) qui restent indispensables pour les deux millions de foyers qui ne seront pas raccordés en 2020. Il a rappelé la création dans ce but d’un guichet « cohésion numérique » soutenu à hauteur de 100 millions d’euros. Ont aussi été évoqués les enjeux de l’extinction du réseau cuivre au profit de la fibre ainsi que la possibilité de mobiliser le service universel qui représente un instrument de solidarité financière financé par les fournisseurs d’accès à Internet pour achever la couverture en fibre optique (le "tout fibre" coûterait 4 milliards d’euros). Une telle décision devrait être prise au plus tard en 2019, dans la perspective de la prochaine procédure d’appel à candidatures pour désigner le prestataire du service universel.

Le groupe numérique a également entendu M. Nicolas GUERIN secrétaire général du Groupe Orange, Mme Fabienne DULAC directrice générale adjointe du groupe Orange, et M. Jean‑Benoît BESSET, directeur de la stratégie réseaux. Après une présentation de la 5G dont les principales caractéristiques s’expriment en termes de puissance et de capacité de débit (10 fois celles de la 4G), ainsi que de nouveaux usages (connexions haute fiabilité pour usages professionnels, internet des objets, véhicules autonomes), ils ont insisté :

  • sur la complémentarité du projet 5G avec les engagements pris en début concernant l’amélioration de la couverture en 2G, 3G et 4G ;
  • sur la nécessité de développer la 5G, sans laquelle le réseau sera saturé dès 2020, compte tenu de la croissance très rapide de l’usage de la vidéo ;
  • sur l’importance des modifications d’équipements à prévoir (25 000 antennes à adapter dont 5 000 nouvelles antennes pour une couverture nationale) ;
  • sur la perspective raisonnable à moyen terme d’une 5G limitée à quelques ilots géographiques au sein d’un réseau 4G ;
  • sur le risque d’une relance de la problématique des ondes à défaut d’une action de communication et de pédagogie de grande ampleur.

La composition du groupe est disponible sur le site du Sénat :

https://www.senat.fr/groupe-etude/etu_1008.html

Mathilde DUBOURG
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