La commission des affaires européennes, présidée par M. Jean Bizet (Manche - Les Républicains), a adopté le 12 juillet 2018 le rapport d’information de M. Simon Sutour (Gard - SOCR) sur les relations entre l’Union européenne et Israël et les Territoires palestiniens. Si la coopération économique et scientifique euro-israélienne constitue un vrai succès, son approfondissement patine en raison de la volonté de l’Union européenne de le relier à une reprise des négociations avec l’Autorité palestinienne pour voir aboutir la solution à deux États. Cette approche conditionnelle vaut aussi pour le renforcement des liens entre l’Union européenne et les Territoires palestiniens.

Cette logique a priori vertueuse s’avère in fine contreproductive. L’État hébreu ne considère plus aujourd’hui l’Union européenne comme un partenaire politique. Cette logique contribue également à générer au sein de l’Autorité palestinienne une sensation d’incompréhension sur les intentions de l’Union européenne au risque de relativiser son aide et fragiliser sa crédibilité. Elle ne suscite pas non plus l’adhésion unanime du Conseil.

M. Simon Sutour estime aujourd’hui que "l’Union doit adopter une position moins incantatoire sur la question du conflit israélo-palestinien. Elle  doit amender son discours si elle entend être audible sur la scène régionale". Le message porté doit être réévalué à l’aune de plusieurs éléments : les difficultés à faire émerger une relève politique au sein de l’Autorité palestinienne, la volonté, au sein de celle-ci, de trouver un compromis viable intégrant notamment la démilitarisation du futur État, mais aussi le caractère durable, voire structurant des colonies dans certains territoires. La révision de la politique de voisinage opérée par l’Union européenne en décembre 2015 lui fournit également les moyens de réévaluer ses rapports avec Israël comme avec les Territoires palestiniens, chacun devant avoir un traitement différencié.

M. Jean Bizet juge que la "relance du partenariat avec Israël constitue un impératif, au regard des succès économiques déjà enregistrés et des enjeux pour l’avenir, notamment dans le domaine de l’énergie". Il est, à ses yeux, "regrettable qu’Israël ne souhaite aujourd’hui dialoguer qu’avec les États-Unis". Il s’agit désormais "d’adopter une position unie au Conseil, qui sera donc forcément nuancée" en vue notamment de permettre à l’Union européenne de parler d’une seule voix.

Le rapport d’information est disponible sur le site internet du Sénat à l’adresse suivante :
http://www.senat.fr/notice-rapport/2017/r17-662-notice.html 
 

Tina MIQUEL
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