Les principaux constats dressés par la Cour des comptes dans son audit sur la situation des finances publiques, rendus publics aujourd’hui dans un article du journal "Les Échos", confirment les critiques adressées au Gouvernement par la droite sénatoriale à l’automne 2016, lors de l’examen du budget pour 2017.

"Nous n’avons pas été entendus à l’automne dernier, quand nous annoncions que le déficit atteindrait 3,2 % du PIB, mais aujourd’hui les chiffres parlent d’eux-mêmes", a déclaré Albéric de Montgolfier. "Tout va dépendre désormais de la capacité de ce nouveau Gouvernement à faire de vraies économies, surtout que le risque d’un dérapage concerne aussi 2018", a souligné le rapporteur général de la commission des finances.

Le Sénat avait refusé d’examiner le budget pour 2017, notamment en raison du déficit public annoncé à 2,7 % du PIB alors que le rapporteur général avait calculé en novembre 2016 qu’il pourrait atteindre 3,2 % - un chiffre identique à celui annoncé par la Cour des comptes.

Selon Albéric de Montgolfier, "il faut bien comprendre que l’héritage laissé après 2017 sera double" : alors que la dégradation du déficit public va exiger des efforts supplémentaires, le gouvernement précédent a pris de nombreuses mesures qui grèveront le budget de l’État à partir de 2018. Selon les estimations du rapporteur général de la commission des finances, "l’héritage budgétaire" sur la période 2018-2022s’élèverait à 12 milliards d’euros en dépenses (troisième plan d’investissement d’avenir, plan de rénovation des prisons…) et 18,5 milliards d’euros en recettes (hausse du taux du CICE, prorogation et extension de plusieurs crédits d’impôt…).

"La droite sénatoriale continuera pour sa part de faire des propositions d’économies sérieuses et documentées, par exemple sur le temps de travail des fonctionnaires, le jour de carence, les contrats aidés…", a affirmé Albéric de Montgolfier. "Le déficit était déjà censé repasser sous la barre des 3 % du PIB en 2013 : il faut que nous soyons crédibles et que nous tenions enfin nos engagements européens !".

Mathilde DUBOURG
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