L’État emploie 18 000 informaticiens et, chaque année, il dépense environ deux milliards d’euros en matière d’informatique.

Les dépenses, comme les projets, étant dispersés entre les ministères, le sénateur du Finistère Michel CANEVET (groupe Union des démocrates et indépendants - UC) souligne que l’enjeu pour l’État est désormais de mutualiser les projets comme les infrastructures informatiques et de créer un « État plateforme » susceptible de moderniser l’action publique et de simplifier les démarches des usagers en développant de nouveaux services publics. Il convient également d’expertiser en amont puis de piloter efficacement ces projets, pour éviter de reproduire des échecs coûteux, comme par exemple Louvois ou l’Opérateur national de paye (ONP).

Créée en 2011, la direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC), devenue DINSIC en 2014, remplit cette mission : sous son égide, une nouvelle approche, plus cohérente et résolument interministérielle, doit remplacer l’habituel travail en silo des ministères.

Grâce aux avis conformes qu’elle émet sur les projets informatiques des ministères supérieurs à 9 millions d’euros et aux projets qu’elle développe elle-même (incubateurs de start-ups, mission « Etalab », réseau interministériel de l’État), la DINSIC trace la voie que doit suivre l’administration. La réussite de ce projet ambitieux dépendra toutefois de la mobilisation de tous les ministères.

À l’issue de son contrôle sur la DINSIC, Michel CANEVET formule six recommandations pour améliorer le pilotage et la cohérence de l’informatique de l’État, notamment :

  • redéployer les moyens dégagés par les mutualisations dans les services informatiques de l’administration au profit d’une structure de pilotage (la DINSIC), seule à même de garantir la cohérence du système d’information de l’État grâce à sa vision transversale ;
  • poursuivre les mutualisations au niveau déconcentré ;
  • contrôler effectivement les projets informatiques les plus importants des opérateurs de l’État ;
  • favoriser le recrutement des meilleurs profils (fonctionnaires ou contractuels) en développant les perspectives de carrière et de mobilité au sein de l’État.


La commission des finances est présidée par Mme Michèle ANDRÉ (Socialiste et républicain – Puy-de-Dôme).
Son rapporteur général est M. Albéric de MONTGOLFIER (Les Républicains – Eure-et-Loir).

Mathilde DUBOURG
01 42 34 25 11 presse@senat.fr