Les présidents des groupes politiques du Sénat se sont réunis le mercredi 13 mars à l’initiative de M. Jean-Louis Carrère, président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

Ils expriment leur très vive préoccupation devant les perspectives de réduction de l’effort de défense de la France c'est-à-dire de sa capacité d’influence dans le monde.

Les groupes politiques du Sénat1 représentant l’ensemble des sensibilités, hors groupe Ecologiste, considèrent que le passage d’un effort de défense de 1,56 % en 2011 à 1,1 % en 2025, tel qu’il est envisagé, ne permettrait plus aux autorités de notre pays de maintenir le rôle de la France au niveau qui est le sien aujourd’hui.

Sans une diplomatie appuyée sur un outil militaire bien dimensionné, l’influence de la France et sa capacité à défendre sa place, ses intérêts et ses ressortissants, connaîtrait un déclassement très significatif.

La diminution temporaire du budget de la défense dans la perspective d’une remontée à terme est illusoire. Une capacité militaire ne peut s’évaluer à la simple lecture de l’inventaire des matériels. Elle est une combinaison de différents éléments : Doctrine ; Organisation ; Ressources humaines ; Equipement ; Soutien et Entrainement. Cet ensemble cohérent et indivisible serait irrémédiablement compromis si les décisions qui s’esquissent étaient confirmées, comme en témoigne l’incapacité d’autres nations à récupérer des compétences abandonnées.

Il convient également de prendre en compte l’impact des diminutions de crédits sur l’emploi de l’industrie de défense et sur la recherche et développement.

La défense n’est pas une dépense publique comme une autre. De sa crédibilité dépend :

  • notre sécurité, c'est-à-dire celle de l’ensemble des secteurs de la Nation, 
  • la place internationale de notre pays comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, vis-à-vis des Etats-Unis, des autres membres du P5, en Afrique, en Méditerranée, en Europe…..),
  • et une partie de notre prospérité future (par la sécurisation de nos zones économiques exclusives (ZEE) et de leurs ressources en matières premières et la sécurité des voies d’approvisionnement maritimes).

Il est de l’intérêt supérieur de la Nation de maintenir son effort en matière de défense.

C’est en fonction de ces analyses que les groupes politiques du Sénat souhaitent que l’effort de défense soit maintenu à un niveau qui permette de préserver la sécurité intérieure et extérieure de la France et sa capacité d’influence. Ce seuil, en deçà duquel il ne faut pas descendre, est de 1,5 % du PIB.

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1 Groupe CRC abstention positive
Groupe RDSE favorable
Groupe Socialiste favorable
Groupe UDI favorable
Groupe UMP favorable
Réunion administrative des sénateurs ne figurant sur la liste d’aucun groupe, favorable
Le groupe Ecologiste défavorable

Ali SI MOHAMED
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