Les dirigeants européens ont agi au pied du mur. Des décisions plus courageuses et prises plus tôt pour alléger le poids de la dette grecque auraient sans doute permis d’aboutir à une solution moins contrainte et moins coûteuse.

Un accord était toutefois indispensable et a le mérite d’exister. Il montre l’incapacité de l’Europe à trouver en interne les ressources nécessaires pour répondre à la crise. Le risque existe de la placer à l’avenir dans une relation de faiblesse avec les états et institutions qui viendront lui apporter les fonds nécessaires.

L’Europe doit, à travers cette crise, avancer dans son intégration et faire preuve à la fois de davantage de solidarité, et d’innovation, condition de sa crédibilité et de la confiance de nos concitoyens. Elle doit prendre appui sur cette crise pour refonder un projet politique et ne pas devenir une simple vigie de la mise en œuvre des mesures d’austérité.

Cet accord évite le pire, mais il ne règle ni les causes, ni les conséquences de la crise.

A court terme, la généralisation des politiques d’austérité en Europe fait peser des risques de récession, dont les conséquences pourraient être, comme en Grèce, violentes. Il est indispensable que les banques continuent de financer prioritairement l’économie réelle, et en particulier, les collectivités territoriales et les petites et moyennes entreprises. Enfin, l’intervention des états et de l’Union européenne en faveur du secteur bancaire ne doit pas rester sans contrepartie : il sera nécessaire, dans les mois à venir, de réguler davantage certaines de leurs activités.

M’jid EL GUERRAB
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