Mme Khaman ZRAR ASAAD, Représentante en France du gouvernement régional du Kurdistan d’Irak a eu, mercredi 7 juillet, un entretien avec le président du groupe d’amitié France-Irak du Sénat, M. Bernard CAZEAU (Dordogne), qui était accompagné de Mmes Christiane KAMMERMANN (Français établis hors de France) et Gisèle PRINTZ (Moselle).

Mme ZRAR ASAAD a indiqué aux sénateurs que la constitution de 2005 avait autorisé la création de représentation diplomatique pour le gouvernement régional du Kurdistan d’Irak, qui s’est établie aux Etats-Unis, dans plusieurs pays européens et en Australie. Le bureau français, où vivent 150 à 200 000 kurdes, de différentes nationalités (Turquie, Iran), a été ouvert en février 2011.

La Représentante du gouvernement régional a rappelé que les institutions du Kurdistan d’Irak répondaient aux standards démocratiques européens : des médias libres, une opposition respectée, un Etat démocratique fédéral qui a remplacé une dictature centralisée.

Elle a insisté sur la promotion de l’égalité hommes-femmes, le Kurdistan d’Irak ayant institué un quota de représentation politique de 30%, largement dépassé dans les faits, ayant aboli en 2006 les « crimes d’honneur » et voté une loi contre les violences domestiques. Le gouvernement régional débat de l’instauration du mariage civil. Près de 60% de la population a moins de 30 ans. Elle est ouverte au monde grâce à la télévision par satellite, internet, la dizaine d’universités qui ont été créées depuis les années 90.

Mme ZRAR ASAAD a indiqué que le Kurdistan d’Irak constituait un ilot de stabilité au Moyen-Orient et a regretté l’absence d’investissements français dans une région fertile et au riche sous-sol. Ces investissements seraient appréciés dans le domaine de construction, les autoroutes, le pétrole, l’agriculture. Le Kurdistan d’Irak, qui perçoit 17% des recettes pétrolières, produit 200 000 barils par jour et vise à quadrupler la production d’ici 2014.

La faiblesse de la place de la France dans les échanges commerciaux contraste avec la place désormais occupée par la Turquie qui est désormais le premier partenaire commercial de la région comme en a témoigné la visite du Premier ministre, M. Erdogan.

La Représentante en France du gouvernement régional du Kurdistan d’Irak a ainsi invité une délégation sénatoriale française à se rendre dans la région en 2012, à l’instar de délégations parlementaires européennes.

Bernard RULLIER
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