Accès des étudiants boursiers aux grandes écoles :
mettre fin à une forme de « délit d’initié » sans imposer de quotas

Pour M. Jacques Legendre (UMP – Nord), président de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, « le Gouvernement a raison de vouloir démocratiser l’accès aux grandes écoles et le Sénat partage les mêmes préoccupations ».

En effet, fin 2007, la commission a rendu public un rapport sur la diversité sociale et l’égalité des chances dans la composition des classes préparatoires aux grandes écoles. M. Jacques Legendre présidait alors la mission d’information et M. Yannick Bodin (Soc – Seine-et-Marne) en était le rapporteur.

Ils avaient souligné les freins à l’accès aux classes préparatoires et aux grandes écoles :

- un phénomène d’autocensure, d’ordre à la fois socioculturel et psychologique, qui contribue à expliquer la reproduction sociale que l’on observe dans les grandes écoles, mais aussi largement à l’université au niveau du master ;

- des handicaps financiers (logement, frais d’inscription aux concours, coût des études, travail salarié peu compatible…) ;

- des inégalités territoriales d’accès aux « classes prépas », qui se conjuguent, bien souvent, aux inégalités sociales ou culturelles. Elles ne concernent pas seulement les banlieues difficiles, mais également les zones rurales enclavées ou les zones industrielles en reconversion.

Ils avaient établi un premier bilan des différentes expérimentations conduites par Sciences Po et par les autres grandes écoles.

« Nous souhaitons que tous les jeunes en ayant la capacité puissent se préparer à accéder aux grandes écoles dans de bonnes conditions. En revanche, nous n’avons pas demandé l’application d’un quota spécifique car il faut que tous les candidats passent le même concours, ce qui n’exclut pas une réflexion sur les modalités de notation et d’évaluation des étudiants » a déclaré M. Jacques Legendre.

« Si l’engagement d’une contractualisation entre l’Etat et les grandes écoles va dans le bon sens, le débat sur les objectifs à fixer ne doit pas aboutir à une opposition entre universités et grandes écoles ou entre ces dernières. L’essentiel est que tous les établissements d’enseignement supérieur s’orientent vers une plus grande ouverture sociale et luttent contre l’autocensure des jeunes issus de milieux modestes et défavorisés ».

Pour connaître les propositions du rapport, voir : www.senat.fr/noticerap/2006/r06-441-notice.html

Contact presse : Alix Ollivry - 01 42 34 20.41 – a.ollivry@senat.fr