Les dysfonctionnements informatiques des centres des études en France (CEF) nuisent à l'image de nos universités auprès des étudiants étrangers, s'inquiète M. Adrien Gouteyron, rapporteur spécial de la mission « Action extérieure de l'État »

M. Adrien Gouteyron (UMP - Haute-Loire), rapporteur spécial de la mission « Action extérieure de l'Etat » au nom de la commission des finances du Sénat présidée par M. Jean Arthuis (UC‑UDF ‑ Mayenne), a constaté au cours d'un récent contrôle sur pièces et sur place, mené en application de l'article 57 de la LOLF, les importants dysfonctionnements rencontrés par les centres des études en France (CEF) au cours de la mise en place des nouveaux espaces électroniques CampusFrance. Ces espaces payants (80 euros pour Madagascar, 100 euros pour la Turquie) devaient constituer la voie de passage obligée pour les étudiants étrangers, leur permettant théoriquement de mener « en ligne » l'ensemble des formalités liées à leur inscription auprès des établissements d'enseignement supérieur en France et à l'obtention d'un visa étudiant.

Alors que cette nouvelle procédure électronique a fait l'objet d'une communication importante de la part des conseillers culturels à l'étranger, le système informatique « Pastel », développé par le département informatique du Quai d'Orsay, ne permet pas aux étudiants, dans la plupart des cas, en raison de lenteurs et de « bugs » multiples, d'aller au-delà de l'obtention d'un identifiant électronique. Sur 33.500 étudiants étrangers ayant obtenu un identifiant pour engager leur procédure d'inscription en ligne, seuls 5.600, soit moins de 17 %, ont pu saisir leurs informations personnelles dans le formulaire proposé. 1.100 formulaires, soit 3 %, ont pu être validés par CampusFrance. Prenant acte de cet échec, le Quai d'Orsay a tardivement recommandé aux centres des études en France de revenir à une procédure « papier ».

Les centres des études en France, et la nouvelle procédure électronique imposée aux étudiants étrangers, devaient pourtant constituer une vitrine flatteuse pour nos universités, alors que certains établissements américains sont réputés pouvoir offrir une inscription en ligne en « vingt minutes ». Les dysfonctionnements constatés sont préoccupants pour cinq raisons :
- ils interviennent au moment des « demandes d'admission préalable » pour la première année d'étude dans l'enseignement supérieur ;
- ils causent un préjudice d'image important pour notre système universitaire, auprès d'un public jeune, habitué aux nouvelles technologies, habitant des pays émergents où l'idée de modernité est essentielle ;
- la facturation d'un service qui ne fonctionne pas pourrait susciter des demandes de remboursement de la part des étudiants ;
- des rumeurs se répandent selon lesquelles certains « bons étudiants » auraient préféré, en raison de ces difficultés, s'inscrire dans des universités étrangères plutôt qu'en France ;
- le nombre d'inscriptions dans les établissements français pourrait chuter, au détriment de l'attractivité de notre pays.

Contact presse : Olivier Graftieaux, 01 42 34 25 38, o.graftieaux@senat.fr