Chikungunya :
le Président About rend compte de sa mission d'information à la Réunion

Nicolas About (UC-UDF - Yvelines) président de la commission des Affaires sociales du Sénat, s'est rendu à La Réunion du 21 au 24 mars dernier pour y contrôler la mise en œuvre du plan de lutte contre l'épidémie de chikungunya.

Avant d'établir un rapport d'information, il a souhaité rendre compte à ses collègues des informations délivrées sur place et des constatations auxquelles il a pu procéder.

Quatre points essentiels ont été dégagés.

· Le pic de l'épidémie est à l'évidence passé : rapproché du niveau record de 47.000 contaminations au cours de la seule première semaine de février, le chiffre actuel s'établissait, au 24 mars dernier, à 4.500 nouveaux cas. L'estimation globale est donc de 218.000 personnes atteintes en un an, l'ampleur de l'épidémie expliquant qu'on ait eu à déplorer des formes graves, et parfois mortelles, de la maladie et des cas de transmission materno-fœtale jusqu'alors inconnue. Il est vraisemblable que 10 % des personnes contaminées développeront une forme chronique de la maladie.

· L'organisation du système de lutte contre l'épidémie est désormais fortement structurée : le pôle « lutte anti-vectorielle », notamment, consacre à la destruction du moustique responsable de l'épidémie, l'aedes albopictus, des opérations programmées de démoustication systématique dans les zones touchées. Ces opérations qui associent l'Etat, la région, le département et les communes, mobilisent aujourd'hui 2.669 personnes, et notamment les jeunes Réunionnais en emplois aidés du conseil général ou régional ou engagés dans le cadre du service militaire adapté (SMA).

· On constate un élan de solidarité très remarquable de toute la population, des associations caritatives ou de quartier et des structures administratives, notamment à l'égard des personnes les plus fragiles : personnes âgées, handicapées ou isolées, femmes enceintes, jeunes mères et enfants en bas âge.

· Un très ambitieux programme de recherches sur la maladie et son traitement sera engagé prochainement en collaboration entre l'hôpital et les médecins libéraux. De même, plusieurs études sont conduites pour mesurer l'impact des produits insecticides sur la santé et sur l'environnement.

Globalement, cette crise majeure doit conduire à renforcer les systèmes de veille sanitaire et de « réseau sentinelle » des médecins libéraux, à enseigner aux habitants les mesures de prévention - notamment la suppression des décharges en plein air qui constituent des gîtes larvaires potentiels - et à encourager l'enseignement de l'entomologie.

La présence du moustique vecteur dans le sud de la France, où l'on compte aussi désormais une centaine de porteurs du virus du chikungunya, montre que la métropole n'est pas à l'abri d'une possible contamination.

Contact presse : Bruno LEHNISCH 01 42 34 25 93 ou 25 13 b.lehnisch@senat.fr