« Mission de 3 sénateurs français au Darfour, au Sud-Soudan et à Khartoum »

Trois sénateurs, MM. Louis Duvernois, (UMP - Français établis hors de France), Philippe Marini (UMP - Oise) et André Rouvière (Soc - Gard) ont effectué une mission au Soudan du 26 septembre au 2 octobre 2005 dans le cadre du groupe d'amitié interparlementaire France-Pays de la Corne de l'Afrique.

Il s'agissait de la première visite d'une délégation parlementaire française et étrangère quelques jours seulement après la formation du nouveau Gouvernement d'unité nationale prévue par les Accords de paix inter soudanais.

Après vingt ans de guerre fratricide entre les autorités de Khartoum et le Sud-Soudan conduit par John Garang puis son successeur Salva Kiir Mayardit, et alors que la tension persiste au Darfour, dans l'ouest du pays, les sénateurs ont voulu marquer tout de suite leur soutien à un processus de paix qui, à l'issue d'une période transitoire d'en principe six ans, devrait aboutir à la création d'un État soudanais à structure fédérale.

Les trois sénateurs se sont rendus successivement à Khartoum, dans le Sud-Soudan (à Juba, la future capitale) et dans le Darfour où ils ont visité le camp de réfugiés d'Abu Shok, près d'Al-Fascher. Ils ont eu des entretiens francs et directs avec le Premier vice-président de la République du Soudan et Président du Sud-Soudan, M. Salva Kiir, avec le vice-président Mohamed Taha, avec plusieurs ministres du Gouvernement national, avec les leaders des principaux partis politiques soudanais -y compris l'opposition et les formations islamistes‑, avec les hautes autorités des deux assemblées parlementaires (l'Assemblée nationale et le Conseil des États), ainsi qu'avec les nouvelles assemblées régionales du Sud-Soudan et du Darfour.

Au Darfour et au Sud-Soudan, une large part des entretiens a été consacrée aux représentants des ONG humanitaires sur le terrain, ainsi qu'à ceux des grandes organisations internationales (ONU, PAM, FAO, ...). La délégation s'est également entretenue avec le Général français Marc Delaunay, vice-président de la Commission de cessez-le-feu de la mission de l'Union africaine au Soudan.

Les sénateurs ont partout constaté l'excellente image de la France, de la culture française et de la francophonie au Soudan, tout en y réaffirmant la volonté de notre pays de jouer un rôle actif d'appui au processus de paix. Ils ont envisagé avec leurs interlocuteurs différentes voies d'une coopération interparlementaire entre le Sénat et les nouvelles assemblées soudanaises et les ont assurés de leur soutien à la demande d'adhésion du Soudan, comme membre observateur, à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et à l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF).

A Juba, la délégation a remis au président Salva Kiir une invitation du ministre des Affaires étrangères, M. Philippe Douste-Blazy, à se rendre en France à une date à leur mutuelle convenance.

Au plan économique, la délégation a constaté une quasi absence d'investissements directs d'entreprises françaises, alors que d'autres États ont déjà conscience qu'une fois stabilisé, le Soudan peut devenir d'ici quelques années un pôle majeur de développement dans cette région de l'Afrique de l'est. Dans cette perspective, ils ont largement évoqué, notamment avec Salva Kiir et avec le ministre de l'Énergie et des Mines, M. Awad Al-Jaz, la concession dont dispose la Compagnie Total et le rôle que cette grande entreprise française pourra jouer dans le développement économique du pays.

En conclusion, la délégation ne sous-estime pas les problèmes que le Soudan doit encore surmonter, en particulier au Darfour où la violence persiste et où la Communauté internationale risque de rester encore longtemps engagée. Mais elle considère que les aléas de cette situation ne doivent pas occulter les efforts historiques déployés pour mettre fin au conflit nord-sud et le courage politique dont font preuve les parties engagées aux Accords d'unité nationale. Il est du devoir de la France de soutenir ce processus.

Notre image de neutralité et la continuité de notre politique arabe et africaine devraient en particulier permettre à la France de siéger à la Commission d'évaluation et de contrôle des accords de paix, dès qu'elle aura été constituée.

Au total, le succès de la période de transition au Soudan conditionne aux yeux de la délégation parlementaire française, la paix dans la région et le développement durable et partagé d'un pays -le plus vaste d'Afrique- ami de la France.

Contact presse : Ali SI MOHAMED  01 42 34 25 11  a.si-mohamed@senat.fr